Le Kazakhstan a annoncé samedi avoir arrêté plus de 450 personnes pour terrorisme et troubles de masse après les émeutes meurtrières ayant secoué ce pays d’Asie centrale début janvier.

Des manifestations inédites contre une augmentation des prix de l’énergie avaient dégénéré dans cette ex-république soviétique en émeutes et en répression armée, faisant quelque 225 morts, des centaines de blessés et poussant le président Kassym-Jomart Tokaïev à demander le déploiement des forces armées russes et de leurs alliés pour rétablir l’ordre.

Selon Eldos Kilymjanov, un haut responsable du parquet kazakh, 464 suspects ont été arrêtés pour terrorisme et troubles de masse à la suite des émeutes.

Au total, 970 personnes accusées de vol, de troubles publics ou de possession illégale d’armes ont été arrêtées dans le cadre des enquêtes ouvertes après ces violences, a déclaré M. Kilymjanov à la presse.

Les violences jamais vues depuis l’indépendance du pays en 1991 ont provoqué dans la foulée au moins 12.000 arrestations et poussé les autorités à demander de l’aide de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), alliance menée par la Russie.

Plus de 2.000 soldats ont ainsi été dépêchés au Kazakhstan pour épauler les autorités, avant de se retirer le 19 janvier, une fois leur mission accomplie.

Le président Kassym-Jomart Tokaïev s’est empressé d’accuser des " terroristes " formés selon lui à l’étranger d’être derrière les violences, sans toutefois apporter de preuves.

M. Tokaïev a succédé en 2019 à son mentor, Noursoultan Nazarbaïev, qui a régné d’une main de fer pendant trois décennies sur le plus grand pays d’Asie centrale, avec 19 millions d’habitants, une transition qui semblait réussie.

La crise sanglante de janvier a cependant mis en lumière la lutte interne au sommet du pouvoir.

De manière inédite, le nouveau président s’en était pris à son prédécesseur la semaine dernière en l’accusant d’avoir favorisé l’émergence d’une " caste de riches " dominant cet Etat regorgeant d’hydrocarbures.

Mardi, l’influent " Chef de la Nation ", l’ex-président Noursoultan Nazarbaïev, 81 ans, s’est exprimé pour la première fois depuis le début de la crise pour faire allégeance au président actuel et assurer qu’il n’y avait " aucun conflit ou confrontation au sein de l’élite ".

Plusieurs des proches de M. Nazarbaïev ont toutefois été écartés ces derniers jours de positions clés, et d’autres ont été incarcérés.

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