La ville de Paris a été secouée samedi soir par une attaque au couteau près de la Tour Eiffel, coûtant la vie à un touriste et blessant deux autres personnes. L’assaillant, un Français de 26 ans, connu pour ses liens avec l’islamisme radical, a été rapidement appréhendé. Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête.

Un touriste a été tué et deux autres personnes ont été blessées, une Britannique de 66 ans et une Française de 60 ans, samedi soir, dans une attaque au couteau et au marteau près de la tour Eiffel, à Paris. Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête sur l’attaque perpétrée par un Français connu pour islamisme radical et troubles psychiatriques.

L’assaillant, Armand Rajabpour-Miyandoab, un Français né en 1997 de parents iraniens, a été interpellé peu après les faits et placé en garde à vue. Il a fait allégeance au groupe État islamique selon le procureur antiterroriste.

Il s’est attaqué à coups de couteau à un homme de double nationalité allemande et philippine, décédé sur les lieux, et s’en est pris à deux autres personnes à coups de marteau.

Une enquête a été ouverte pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué le parquet de Paris.

Connu pour islamisme radical et troubles psychiatriques, l’agresseur a crié " Allah Akbar " au moment des faits, selon une source policière.

Il aurait dit aux policiers l’ayant interpellé qu’il " ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine " et aurait aussi déclaré qu’il " en voulait " pour " ce qui se passait à Gaza " et que la France serait " complice de ce que faisait Israël " là-bas, a précisé le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors d’un point presse sur place.

" L’attaque s’est passée peu après 21h (20h GMT, ndlr) (…) l’assaillant s’en est pris à un couple de touristes ", a rapporté le ministre. " L’homme est décédé sous les coups de couteau " et l’attaquant " s’en est pris à la femme de ce touriste allemand " mais elle a eu la vie sauve " grâce à un chauffeur de taxi qui a vu la scène ".

Poursuivi par les policiers, l’homme a manifestement agressé deux autres personnes dont la vie n’est pas en danger: une personne serait blessée d’un coup de marteau au niveau de l’œil et une autre serait particulièrement " choquée ", selon le récit de Gérald Darmanin.

Les enquêteurs vont se pencher sur le suivi médical de l’auteur, un homme au " profil très instable, très influençable ", selon une source sécuritaire à l’AFP. " Est-ce qu’il était suivi médicalement comme il aurait dû l’être et comme il l’a été un temps? C’est une question qui se posera ", a dit une source policière à l’AFP.

Cet homme avait déjà été interpellé en 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente à La Défense, à l’ouest de Paris. Il avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement et était sorti après quatre ans de détention, selon cette source.

Armand Rajabpour-Miyandoab, qui vivait chez ses parents en banlieue parisienne selon Gérald Darmanin, a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque, ont confirmé à l’AFP des sources policières et sécuritaires.

(Photo par Dimitar DILKOFF / AFP)

Avant son retour en France, le président français Emmanuel Macron a eu au téléphone, depuis Doha, le ministre Gérald Darmanin qui l’a informé de l’attaque, a-t-on appris dans l’entourage du président.

" J’adresse toutes mes condoléances à la famille et aux proches du ressortissant allemand décédé ce soir lors de l’attaque terroriste survenue à Paris et pense avec émotion aux personnes actuellement blessées et prises en charge ", a écrit M. Macron sur X.

" Nous ne céderons rien face au terrorisme ", a réagi de son côté la Première ministre française Elisabeth Borne.

" Mes pensées vont à la victime, aux blessés et à leurs proches. Je salue le courage et le professionnalisme de nos forces de l’ordre et nos services de secours mobilisés ", a encore écrit la cheffe du gouvernement français sur X.

" Soutien aux victimes de cette odieuse attaque. Et restons unis pour défendre nos valeurs. " a écrit Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères sur X.

L’attaque survient moins de deux mois après celle d’Arras, dans le nord de la France, qui a coûté la vie à un enseignant mi-octobre et conduit à élever la posture du plan de sécurité Vigipirate au niveau maximal " urgence attentat ".

Maria Chami, avec AFP