La guerre entre Israël et le Hamas, entrée jeudi dans son 90ᵉ jour, a été déclenchée par une attaque sanglante et inédite perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien depuis la bande de Gaza.

Environ 1.140 personnes, majoritairement des civils, sont morts dans cette attaque, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir du dernier bilan israélien, et quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza. Parmi ces otages, 129 sont encore présents dans l’enclave, d’après l’armée.

Après l’attaque du 7 octobre, Israël a juré d’"anéantir" le Hamas, pilonnant le territoire palestinien, l’assiégeant et y menant une opération terrestre depuis le 27 octobre.

Le ministère de la Santé à Gaza a fait état, dimanche, de 22.438 tués depuis le début des bombardements israéliens, majoritairement des civils.

Voici les derniers développements:

Blinken de retour au Moyen-Orient

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se rendra, outre en Israël, dans cinq pays arabes, ainsi qu’en Cisjordanie, en Turquie et en Grèce, lors d’une quatrième tournée au Proche-Orient depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas palestinien, a annoncé jeudi le département d’État.

Il y plaidera notamment "des mesures immédiates à prendre pour accroître de manière substantielle l’aide humanitaire" dans la bande de Gaza, a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.

Washington et Paris tentent d’apaiser les tensions

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et son homologue française, Catherine Colonna, ont discuté mercredi de mesures visant à "éviter l’escalade au Liban et en Iran" après des attaques dans ces deux pays du Moyen-Orient, a communiqué jeudi le département d’État américain.

Les deux ministres ont discuté au téléphone de "l’importance de mesures pour prévenir que le conflit à Gaza ne s’étende, dont celles visant à faire baisser la tension en Cisjordanie et à éviter l’escalade au Liban et en Iran", selon un communiqué du porte-parole, Matthew Miller.

Bombardements à Gaza

De nouveaux bombardements de l’armée israélienne sur la bande de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi ont fait des dizaines de morts, selon le Hamas, deux jours après l’élimination d’un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien au Liban qui fait craindre un embrasement dans la région.

Près de trois mois après le début de la guerre, des frappes et des tirs d’artillerie particulièrement intenses ont touché dans la nuit Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza particulièrement visée par l’armée israélienne depuis plusieurs jours déjà, selon un correspondant de l’AFP.

Le Golfe condamne toute tentative de déplacement forcé

L’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et les Émirats arabes unis ont condamné jeudi les propos de deux ministres israéliens appelant les Palestiniens à quitter la bande de Gaza.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza après la guerre en cours. Il "encourageait" par ailleurs la population palestinienne à émigrer, au lendemain d’un appel similaire de son collègue d’extrême droite, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.

Frappe américaine en Irak

Un chef et un autre membre du groupe armé pro-iranien Hachd al-Chaabi ont été tués en plein Bagdad, jeudi, par une frappe de drone menée par les États-Unis. Il s’agit d’un nouvel incident en Irak, pays touché par les répercussions de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza.

Ces dernières semaines, les groupes armés du Hachd al-Chaabi irakien ont été, à plusieurs reprises, la cible de bombardements, dont certains ont été revendiqués par les États-Unis, pays honni des factions pro-iraniennes pour son soutien à Israël dans le conflit déclenché le 7 octobre, après l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Drone naval houthi en mer Rouge

Les rebelles houthis ont fait exploser jeudi, sans faire de blessés ni toucher de navire, un drone naval chargé d’explosifs au large du Yémen, la première utilisation récente connue d’une telle arme, a affirmé un responsable américain.

Mercredi, 12 pays, dont les États-Unis, ont exhorté les Houthis à cesser "immédiatement leurs attaques illégales" contre des navires en mer Rouge, les menaçant de "conséquences".

Il s’agit de la 25ᵉ attaque contre des bateaux commerciaux circulant dans le sud de la mer Rouge et dans le golfe d’Aden depuis le 18 novembre, selon un responsable militaire américain.

Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères français a rappelé que les États avaient le droit de "prendre les mesures appropriées pour assurer la sécurité en mer Rouge". Le Quai d’Orsay a aussi dénoncé le fait que "les attaques des Houthis en mer Rouge portent atteinte au droit international et à la stabilité", précisant que ces derniers portaient "une très lourde responsabilité dans l’escalade des tensions dans la région".

Avec AFP