La coalition internationale antijihadiste, emmenée par Washington, est devenue un "facteur d’instabilité" en Irak, a fustigé, jeudi, un porte-parole militaire du Premier ministre irakien, au lendemain d’une nouvelle frappe américaine ayant tué un haut commandant d’un groupe armé pro-Iran dans la capitale Bagdad.

"Cette voie pousse plus que jamais le gouvernement irakien à mettre fin à la mission de cette coalition, qui est devenue un facteur d’instabilité en Irak et menace d’entraîner l’Irak dans un conflit" régional, a déploré le général Yehia Rasool, porte-parole militaire du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani.

Dans un communiqué, il a condamné "une opération d’assassinat" menée "en plein quartier résidentiel de la capitale Bagdad, sans aucune préoccupation pour les vies civiles et le droit international".

La frappe de drone, menée mercredi soir contre une voiture, a tué Abou Baqir al-Saadi, un haut commandant des Brigades du Kataëb Hezbollah en arabe. Il était chargé du "dossier militaire" en Syrie, a indiqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, un responsable de cette influente faction.

Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a confirmé avoir mené un bombardement en Irak, assurant avoir tué "un commandant des Kataëb Hezbollah directement responsable de la planification et de l’exécution des attaques contre les forces américaines dans la région".

Cette frappe intervient près d’une semaine après des bombardements américains en Irak et en Syrie, Washington s’étant engagé à poursuivre ses représailles contre les groupes armés pro-Iran: une attaque de drone le 28 janvier avait tué trois soldats américains en plein désert jordanien, à la frontière syrienne.

Classées groupe "terroriste" par Washington et visées par des sanctions, les Brigades du Hezbollah ont déjà été visées ces dernières semaines par des frappes américaines en Irak.

Le groupe est considéré comme un des meneurs de la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants pro-Iran ayant revendiqué, ces dernières semaines, des dizaines d’attaques contre les soldats américains et leurs partenaires au sein de la coalition internationale antijihadiste, en Irak et en Syrie.

Maria Chami, avec AFP