Symbole d’unité nationale dans le conflit face au Hamas, le cabinet de guerre israélien est secoué par la rivalité politique entre le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le centriste Benny Gantz, en tête des intentions de vote.

La visite, non autorisée par Benjamin Netanyahou, de Benny Gantz à Washington lundi et mardi, et à Londres, mercredi, a dévoilé au grand jour les profondes divergences entre les deux hommes, au moment où s’intensifie la pression internationale sur Israël face à la crise humanitaire majeure à Gaza.

Selon Yohanan Plesner, directeur de l’Institut démocratique d’Israël (IDI), un centre de réflexion libéral, ce déplacement de Benny Gantz chez le principal soutien d’Israël " montre que sa confiance envers Netanyahou est au plus bas et qu’il a décidé de représenter une autre voix à Washington ".

Ce déplacement fait beaucoup de bruit en Israël, où le leader centriste s’est attiré les foudres des ministres du Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahou.

" Il agit derrière le dos du Premier ministre ", a dénoncé Miri Regev, la ministre des Transports, qualifiant ce déplacement de " subversif ".

Rival politique de Benjamin Netanyahou, l’ancien ministre de la Défense et chef du parti centriste de l’Union nationale a accepté de rejoindre le cabinet de guerre dans un souci d’union nationale après le traumatisme de l’attaque, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Le cabinet de guerre compte cinq membres dont les trois principaux sont M. Netanyahou, M. Gantz et le ministre de la Défense, Yoav Gallant.

Pour Reuven Hazan, Benny Gantz a entrepris cette visite à Washington et à Londres pour afficher sa stature comme futur possible Premier ministre et surtout commencer à " préparer sa sortie du gouvernement " qui est, selon l’universitaire, inéluctable.

Il tente donc de tirer profit de la préoccupation de plus en plus grande affichée par Washington sur la tournure que prend la guerre dans la bande de Gaza, menacée de famine selon les Nations unies.

Le président américain Joe Biden et Benjamin Netanyahou sont en " conflit ouvert ", Washington pressant le Premier ministre israélien de ne pas " continuer ainsi avec des morts massives de civils à Gaza sans savoir ce qu’il veut faire après " la guerre, note Reuven Hazan.

" Gantz n’est pas Netanyahou, il est plus proche de (la position des) Américains " sur l’après-guerre, assure-t-il.

C’est un " partenaire plus confortable " pour Washington, " plus ouvert au dialogue avec des partenaires modérés dans la région " et sur le rôle que pourrait jouer l’Autorité palestinienne à Gaza après la guerre, ajoute Yohanan Plesner.

La semaine dernière, M. Gantz a aussi salué l’annonce d’une réforme du service militaire faite par Yoav Gallant, afin d’intégrer les juifs orthodoxes, exemptés pour raisons religieuses.

Avec AFP

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