Selon des responsables syriens et iraniens, des frappes aériennes israéliennes ont détruit l’annexe consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas lundi. Un haut commandant des Gardiens de la révolution figure parmi les sept membres qui ont été tués.

Un raid imputé à Israël a visé, lundi, la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, faisant onze morts dont sept Gardiens de la révolution d’Iran, dans un contexte régional tendu en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Téhéran a promis de riposter à ce raid sans précédent sur un bâtiment diplomatique iranien en Syrie, où l’Iran et ses alliés soutiennent le pouvoir du président Bachar al-Assad. La Russie a par ailleurs demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui devrait se tenir dès mardi.

"L’ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, visant le consulat iranien à Damas", a affirmé le ministère syrien de la Défense.

"Ce crime ne passera pas sans que l’ennemi soit puni", a menacé de son côté le Hezbollah, en invoquant une "vengeance" à venir.

Un journaliste de l’AFP a constaté que la section consulaire, qui jouxte l’ambassade iranienne dans le quartier de Mazzeh à Damas où se trouvent de nombreuses ambassades et des bâtiments des Nations unies, avait été entièrement détruite.

"Tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur ont été tués ou blessés", a poursuivi le ministère.

Le Corps des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, a annoncé que sept de ses membres, dont deux commandants, avaient été tués dans le raid.

Dans un communiqué, les Gardiens de la révolution ont confirmé que deux hauts gradés de la force Al-Qods, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi, faisaient partie des victimes.

La force Al-Qods est l’unité d’élite des Gardiens qui intervient en dehors des frontières.

كيف تعاطى المستوى السياسي والإعلامي الإسرائيلي مع مقتل العميد محمد رضا زاهدي أحد قادة فيلق القدس في الهجوم على #دمشق.. مراسلة الجزيرة فاطمة خمايسي تطلعنا على التفاصيل#الأخبار pic.twitter.com/SYR09y6M5Z

— قناة الجزيرة (@AJArabic) April 1, 2024

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays a, pour sa part, fait état de onze morts au total: "huit Iraniens, deux Syriens et un Libanais, tous des combattants, aucun civil".

L’ONG a précisé que le général Zahedi était le "commandant de la force Al-Qods pour la Syrie, le Liban et la Palestine".

Session du Conseil de sécurité mardi

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, a indiqué, mardi, que le chargé d’affaires de la Suisse, qui représente les intérêts des États-Unis en Iran où ils ne disposent pas d’ambassade, avait été convoqué.

"Un message important a été adressé au gouvernement américain, puisqu’il soutient l’entité sioniste. L’Amérique doit prendre ses responsabilités", a souligné le ministre cité par l’agence iranienne Irna.

Le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra, mardi, une session publique à la demande de la Russie sur cette attaque, a annoncé le représentant russe à l’ONU Dmitri Polianski, cité par l’agence étatique Tass.

À Téhéran, l’agence de presse iranienne Nour a indiqué que "Hossein Akbari, ambassadeur de la République islamique d’Iran à Damas, ainsi que sa famille, n’ont pas été blessés lors de l’attaque israélienne".

Dans une déclaration retransmise par les médias iraniens, l’ambassadeur a affirmé que l’annexe de l’ambassade avait été visée par "six missiles tirés par des chasseurs F-35".

L’ambassadeur iranien a affirmé que l’Iran promettait une "réponse décisive" à l’attaque en Syrie, tandis que Téhéran exige une "réponse sérieuse" de la communauté internationale.

Avec AFP