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L’Iran ripostera-t-il à l’attaque israélienne qui a visé son consulat à Damas, ayant entraîné la mort de plusieurs responsables des Gardiens de la révolution iraniens, dont Mohammed Reza Zahedi?

Celle-ci a démontré l’absence de lignes rouges diplomatiques ou politiques face aux frappes israéliennes, et que toutes les opérations militaires sont permises, où et quand elles sont jugées nécessaires, même si cela risque d’aggraver la situation dans la région.

Cette question sera prédominante dans les heures et les jours à venir, notamment après que des responsables iraniens ont menacé de riposter, sans toutefois préciser ni le moment ni le lieu. Selon des sources diplomatiques, ce n’est pas la première fois qu’Israël tue des responsables des Gardiens de la révolution iraniens en Syrie, ou cible des positions des forces iraniennes. Ces attaques sont devenues quasi quotidiennes et, jusqu’à présent, l’Iran n’a pas pris de mesures de représailles ni revendiqué de riposte.

La perte infligée aux Iraniens cette fois-ci revêt une importance particulière, surtout au regard de la personnalité assassinée, qui occupait un poste de responsabilité au sein des forces des Gardiens de la révolution au Liban et en Syrie. Il est possible que l’Iran le considère comme un "martyr tombé sur la route de Jérusalem". Par conséquent, une réponse spécifique à cette opération n’est peut-être pas nécessaire, tant que la bataille est en cours et que les forces mandatées par l’Iran au Liban, en Irak et au Yémen restent engagées dans le conflit. Et, même si leur engagement devait s’intensifier, tant que l’Iran ne s’implique dans directement dans le conflit, cela ne fait guère de différence. Par ailleurs, l’Iran continue de transmettre tous les jours des messages à ses alliés et à ses ennemis, affirmant qu’il ne cherche pas la guerre et ne souhaite pas son expansion.

D’après ces mêmes sources, l’Iran pourrait choisir de ne pas répliquer directement à cette opération, qui constitute une violation de la souveraineté iranienne, la considérant comme une riposte au drone lancé par ses alliés en Irak sur la ville d’Eilat en Israël. Ainsi, cela lui éviterait l’embarras de devoir répondre à ceux qui lui demandent d’agir en affirmant qu’il a été l’initiateur de l’attaque contre Israël, et que le contentieux reste ouvert.

Quoi qu’il en soit, l’incertitude règnera dans les heures et les jours à venir quant à la décision de l’Iran de s’engager dans la guerre. Il est fort plausible qu’Israël cherche à provoquer délibérément l’Iran pour le pousser au conflit, embarrassant ainsi les États-Unis, qui essaient de limiter les dégâts même s’ils sont en désaccord avec Israël.

Par ailleurs, un diplomate occidental a souligné un élément frappant dans ce contexte: Téhéran avait présumé que ses responsables militaires en Syrie et au Liban seraient à l’abri des frappes israéliennes s’ils demeuraient dans le bâtiment du consulat à Damas.

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