Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, menées en représailles de l’attaque lancée par le Hamas dans le sud du pays début octobre, ont entraîné des dégâts sur les "infrastructures critiques" estimés à 18,5 milliards de dollars, selon un rapport publié mardi.

Ce montant, issu d’une étude réalisée conjointement par la Banque mondiale (BM), les Nations unies (ONU) et l’Union européenne (UE), est la première estimation des effets des bombardements et combats au sol menés depuis six mois et correspond à l’équivalent de 97% du PIB de l’ensemble des territoires palestiniens occupés.

Le rapport prend en compte les destructions menées entre le début du conflit et la fin du mois de janvier.

Les destructions de logement représentent une large part de ces "infrastructures critiques" détruites (72%), devant la santé, l’éducation et les "commodités (eau, électricité)" (19%), le reste concernant les équipements commerciaux et industriels.

Désormais, plus d’un million de personnes sont sans logement, sur les 2,2 millions d’habitants que comptait la bande de Gaza avant le début du conflit, soit deux fois plus que lors de la précédente estimation, publiée mi-décembre.

Sachant que plus de la moitié de la population est sur le point de sombrer dans la famine, tandis que la totalité de la population souffre de malnutrition ou d’insécurité alimentaire

Du côté des équipements de santé, 84% d’entre eux ont été détruits ou endommagés, contre 60% fin 2023, et ceux fonctionnant toujours ne disposent quasiment plus d’eau ou d’électricité pour traiter leurs patients ou les blessés.

Le système d’eau courante et d’assainissement ne fonctionne plus qu’à 5% de ses capacités de début octobre et le système éducatif gazaoui est considéré comme totalement effondré, l’ensemble des enfants de Gaza étant déscolarisés.

Alors que la moitié du réseau routier était détruit mi-décembre, c’est désormais le cas de 92% du réseau routier primaire, alors que le réseau de télécommunications est considéré comme étant "sérieusement compromis".

Le rapport identifie par ailleurs les actions les plus essentielles pour permettre d’entamer la reconstruction, à commencer par une augmentation de l’aide humanitaire et la production de denrées alimentaires, la fourniture d’abris à grande échelle et la reprise des services essentiels.

 

Avec AFP