Les Koweïtiens votent jeudi pour élire le premier Parlement du règne de l’émir cheikh Mechaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, lors des troisièmes élections législatives en trois ans dans ce riche État pétrolier du Golfe, englué dans des crises politiques à répétition.

Quelque 835.000 électeurs sont appelés à choisir 50 députés parmi 200 candidats, dont 13 femmes, après la dissolution, en février, de l’Assemblée nationale élue huit mois plus tôt et dominée par l’opposition.

Les bureaux de vote ont ouvert à midi heure locale (09H00 GMT) et vont fermer à (21H00 GMT).

Les résultats devraient être annoncés vendredi et suivis de la démission du gouvernement, qui avait été formé en janvier.

Ces élections, les troisièmes depuis 2022, revêtent une importance particulière car "le prochain Parlement pourrait contribuer à déterminer qui sera le prince héritier, soit le prochain émir du Koweït", a dit à l’AFP le candidat Ibrahim Dashti.

Arrivé au pouvoir en décembre à 83 ans, après la mort de son demi-frère, l’actuel émir a huit mois pour désigner un successeur, mais son choix doit être validé par les députés.

Si le Parlement s’oppose, ce qui ne s’est jamais produit dans l’histoire du pays, l’émir devra lui soumettre trois candidats, parmi lesquels il devra choisir.

Contrairement aux autres monarchies de la région, le Koweït est doté d’un Parlement influent, même si les clés du pouvoir restent essentiellement aux mains de la famille régnante Al-Sabah.

Les députés, élus pour quatre ans, disposent d’importantes prérogatives. Leurs querelles permanentes avec l’exécutif ont néanmoins abouti à une valse de gouvernements et à la dissolution de l’Assemblée à douze reprises depuis l’adoption du système parlementaire en 1962.

Ces crises politiques à répétition entravent les velléités de réformes dans un pays qui est l’un des principaux exportateurs de brut au monde, mais dont les plus de 4,3 millions d’habitants, à majorité expatriés, se plaignent régulièrement de la qualité des infrastructures et des services publics.

Dans son premier discours à l’Assemblée en tant qu’émir en décembre, Cheikh Meshal a réprimandé le Parlement et le cabinet pour ne pas avoir rempli leurs "obligations nationales".

Ce discours a été vivement critiqué par un député lors d’une session du Parlement, qui s’est tenue juste avant sa dissolution par l’émir.

Avec AFP