Les services de renseignement suédois ont accusé jeudi l’Iran de recourir à des gangs criminels, et notamment à des enfants, pour commettre des actes violents contre Israël et ses intérêts en Suède, faisant de ce royaume nordique un nouveau théâtre de l’hostilité entre les deux pays.

Cette mise en cause intervient deux semaines après que des coups de feu "suspects" ont été tirés à proximité de l’ambassade d’Israël à Stockholm, selon la police.

En début d’année, un "engin activé" a été retrouvé dans l’enceinte de l’ambassade, l’ambassadeur israélien évoquant alors une "tentative d’attentat".

"Le régime iranien utilise des réseaux criminels en Suède pour commettre des actes de violence contre d’autres États" sur le territoire suédois, a rapporté le Säpo, service de renseignement suédois, dans un communiqué.

Ceux-ci visent en particulier "des intérêts, cibles et activités israéliens et juifs en Suède".

 

Des enfants recrutés

"L’Iran a déjà eu recours à la violence dans d’autres pays d’Europe pour tenter de faire taire les voix critiques et les menaces perçues contre son régime", ajoute le Säpo.

La Suède estime être désormais l’un des théâtres des tensions entre Israël et l’Iran, qui se sont récemment exacerbées sur fond de guerre dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

"Nous estimons qu’un conflit régional s’est étendu à l’échelle mondiale et que la Suède en est désormais l’arène", a dit le chef des services de renseignement, Daniel Stenling, lors d’une conférence de presse.

Ces actes téléguidés par l’Iran sont parfois commis par des enfants, affirme le Säpo: "De très jeunes individus, voire des enfants, peuvent être utilisés pour commettre des infractions en Suède, en lien avec les services de sécurité iraniens".

La Suède peine à contenir la violence des luttes entre gangs criminels depuis plusieurs années, et fait face toutes les semaines à des fusillades et à des explosions.

Ces violences étaient initialement liées à la lutte pour le contrôle du trafic de drogue, mais elles "changent de forme très rapidement", a relevé Hampus Nygards, le chef adjoint de la division nationale des opérations de la police suédoise.

Les gangs recrutent de plus en plus d’adolescents et d’enfants attirés par l’appât du gain, les moins de 15 ans ne pouvant pas, en outre, être incarcérés.

Pia Ohlin, avec AFP

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