Des tirs israéliens ont de nouveau ciblé Rafah, où l’armée a pris le contrôle du couloir de Philadelphie, tandis que Benny Gantz a proposé de dissoudre le Parlement.

L’armée israélienne continuait jeudi de bombarder la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza où elle contrôle désormais le couloir de Philadelphie, une zone tampon stratégique entre ce territoire palestinien et l’Égypte.

Des témoins ont fait état de bombardements intenses et de tirs nourris dans le centre et l’ouest de la ville. Un journaliste de l’AFP a observé la fuite de nombreuses personnes du secteur ouest, d’où au moins quatre corps ont été emmenés à l’hôpital Nasser à la suite d’un bombardement, selon cet établissement.

Après avoir débuté des opérations dans l’est de la ville, l’armée a progressé vers l’ouest, entraînant, en trois semaines, l’exode d’environ un million de personnes, selon l’ONU. La plupart d’entre elles sont des déplacés de nouveau sur les routes, vers des zones déjà surpeuplées du territoire assiégé.

Le conseiller israélien à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, avait affirmé mercredi que la guerre entre son pays et le Hamas pourrait se poursuivre "encore sept mois" avant d’atteindre son objectif: détruire le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007 et auteur, le 7 octobre, d’une attaque sans précédent en Israël.

"Tuyau d’oxygène"

L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir visé 50 cibles à travers la bande de Gaza ces derniers jours.

Des tirs d’artillerie ont eu lieu à Zeitoun, dans le sud-est de la ville de Gaza (nord), selon des journalistes de l’AFP. Et les forces israéliennes ont visé Beit Lahia et le camp de Jabalia, selon des témoins. L’armée a dit avoir essuyé une attaque à Jabalia, précisant qu’un avion avait frappé des combattants, en tuant deux.

Dans le centre de la bande de Gaza, des Palestiniens enterraient des proches tués dans une frappe nocturne à Nousseirat, selon un journaliste de l’AFP. Des enfants regardaient les amas de gravats d’un bâtiment, dans lesquels certains tentaient de récupérer quelques objets.

L’armée israélienne avait annoncé mercredi soir avoir pris le contrôle, "ces derniers jours", du couloir de Philadelphie, une zone tampon de 14 kilomètres de long qui borde la frontière égyptienne le long du sud de la bande de Gaza, près de Rafah.

 

"Infrastructure souterraine terroriste "

Le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a ajouté que l’armée avait "découvert à l’est de Rafah une infrastructure terroriste souterraine sophistiquée, d’une longueur d’un kilomètre et demi, à une centaine de mètres du passage" entre l’Égypte et la bande de Gaza.

L’Égypte a démenti l’existence de tunnels sous la frontière, affirmant qu’Israël cherchait par là à justifier son offensive à Rafah.

Le Caire et Israël se renvoient par ailleurs la responsabilité du blocage de l’acheminement de l’aide humanitaire par le poste-frontière de Rafah. Pour rappel, c’est le seul point de passage entre le territoire palestinien et l’Égypte depuis que l’armée israélienne en a pris le contrôle, début mai, du côté palestinien.

Le ministère de la Santé de Gaza a en outre appelé jeudi à l’ouverture de tous les points de passage, notamment pour "faciliter l’évacuation des malades et des blessés".

 

Appel à une conférence de paix

En Israël, le parti de centre-droit de Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, a déposé jeudi une proposition de loi pour dissoudre le Parlement et tenir des élections anticipées. Le Likoud, le parti de droite du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, a riposté en indiquant qu’un tel scénario signifierait "une capitulation face aux pressions internationales et un coup fatal aux efforts visant à libérer nos otages".

Avec AFP

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