Les États-Unis jugent qu’Israël est disposé à avancer sur la voie d’un accord présenté par Joe Biden pour un cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza et que la balle est dans le camp du Hamas, selon le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Ce dernier a tenu ces propos, lundi, en dépit des doutes croissants sur le projet d’accord décrit par Washington comme étant israélien, mais qui a suscité des réactions mitigées au sein du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

"Ce week-end, Israël a de nouveau manifesté sa volonté d’aller de l’avant et de conclure un accord, a déclaré M. Sullivan devant un forum de décideurs à Washington. Tous ceux qui réclament un cessez-le-feu depuis tout ce temps doivent regarder le Hamas en face cette semaine et lui dire qu’il est temps de s’asseoir à la table des négociations et de conclure un accord."

"Si le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, décide qu’il est en sécurité dans un tunnel et que cette proposition n’est pas dans son intérêt parce qu’il se sent en sécurité, c’est une évaluation qu’il peut faire", a déclaré de son côté le porte-parole du département d’État, Matthew Miller. "Mais je pense qu’elle est très clairement dans l’intérêt du peuple palestinien", a-t-il ajouté en faisant valoir que la proposition était "presque identique" à celle que le Hamas a soumise il y a quelques semaines, et disant espérer que le mouvement islamiste palestinien "ne va pas déplacer les poteaux de but maintenant".

Jake Sullivan, qui s’est rendu plusieurs fois au Moyen-Orient depuis l’attaque du 7 octobre, a martelé qu’un accord serait "la meilleure chose" pour la population de Gaza, d’Israël et des États-Unis.

Le président américain a présenté vendredi ce qu’il a qualifié de plan israélien en trois phases destiné à mettre un terme à la guerre, à obtenir la libération de tous les otages et à reconstruire le territoire palestinien ravagé. Les services de Benjamin Netanyahou ont cependant réagi en déclarant qu’Israël était déterminé à poursuivre la guerre jusqu’à l’élimination du Hamas. Un porte-parole du gouvernement israélien a encore affirmé lundi que le plan en question était "incomplet".

Le Hamas avait jugé vendredi "positive" la feuille de route présentée par Washington. La Maison Blanche a martelé lundi que celle-ci était israélienne et qu’il ne s’agissait pas d’un plan concocté par Washington pour faire pression sur l’allié israélien. "C’est une proposition israélienne. C’est une proposition sur laquelle eux et nous avons travaillé grâce à des efforts diplomatiques intenses", a dit le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.

Tout en reconnaissant les divisions au sein du gouvernement israélien, les États-Unis jugent qu’"un conflit sans fin à Gaza, à la recherche d’une certaine idée de victoire totale, ne rendra pas Israël plus sûr", selon Matthew Miller.

Il a souligné que le Hamas avait été "incroyablement diminué" au cours des huit mois de guerre, un grand nombre de ses combattants ayant été tués et des armes ainsi que des usines d’armement souterraines ayant été détruites.

Avec AFP