Les conditions sanitaires sont "épouvantables" à Al-Mawasi, zone dans le sud de la bande de Gaza, où nombre de Palestiniens réfugiés depuis le début de l’offensive israélienne sur Rafah ne disposent en moyenne que d’un WC pour 4.000 personnes, a dénoncé Oxfam mardi.

"Les conditions de vie sont tellement épouvantables qu’à Al-Mawasi, il y a juste 121 latrines pour 500.000 personnes – ce qui signifie que 4.130 personnes doivent partager chaque WC", s’indigne l’ONG dans un communiqué.

"La situation est inhumaine. Les conditions sont insoutenables, il n’y a pas d’eau propre, les gens sont forcés d’utiliser l’eau de mer", décrit dans le communiqué Meera, une employée d’Oxfam qui vit désormais à Al-Mawasi après avoir été déplacée sept fois depuis octobre.

Lundi, un camp de déplacés de Khan Younès, dans le sud du territoire assiégé, a été inondé par des eaux usées après la rupture d’une canalisation. Ses habitants, à l’aide de petits récipients ou de simples bouteilles en plastique, tentaient d’évacuer les eaux nauséabondes de leurs tentes, a constaté l’AFP.

Alors que "1,7 million d’habitants", sont désormais concentrés sur "moins d’un cinquième de la bande de Gaza", "les bombardements aériens et terrestres incessants d’Israël et l’obstruction délibérée à la réponse humanitaire rendent pratiquement impossible l’accès des organisations humanitaires aux civils pris au piège et affamés", dénonce Oxfam dans ce communiqué intitulé "Le risque de famine augmente alors qu’Israël rend l’aide à Gaza pratiquement impossible".

"Lorsque la famine sera déclarée, il sera trop tard. Lorsque la faim entraînera de nombreux décès supplémentaires, personne ne pourra nier les conséquences terribles du blocage délibéré, illégal et cruel de l’aide par Israël", a dénoncé Sally Abi Khalil, directrice d’Oxfam pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Interrogé jeudi par la chaîne française LCI, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait qualifié d’"absolument fausses" les accusations selon lesquelles Israël affame les Gazaouis.

"On a mis un demi-million de tonnes de nourriture et de médicaments à disposition. On a pavé des routes, on a ouvert des nouvelles voies terrestres, on a fait des largages par avion, on a tout fait pour éviter la famine ", avait-il répondu, ajoutant qu’à Gaza, les habitants ingéraient "3.200 calories" par jour, soit "1.000 calories de plus que ce qui est requis au quotidien".

Avec AFP