Le ministre du Cabinet de guerre, Benny Gantz, devrait annoncer le retrait de son parti, Unité Nationale, du gouvernement samedi soir, à l’expiration de l’ultimatum qu’il avait donné le mois dernier au Premier ministre Benjamin Netanyahou. Beny Gantz exigeait un engagement, de la part de ce dernier, sur une vision commune pour le conflit à Gaza, dans laquelle il préciserait qui pourrait gouverner l’enclave palestinienne au cas où le Hamas serait vaincu.

Le bureau de Gantz a annoncé vendredi qu’il ferait une déclaration à la presse samedi soir à 20h40 heure locale.

Selon les médias israéliens, il n’y a pas de négociations en cours ou d’efforts de la part des partis de la coalition pour combler les écarts avec Gantz ou assurer qu’il reste dans la coalition après la date limite du 8 juin. Sauf surprise de dernière minute, le ministre annoncera sa démission, car le gouvernement n’a même pas discuté de ses demandes.

Dans son ultimatum, Gantz a exigé que le plan qu’il réclame au gouvernement israélien inclue, entre autres, le retour des otages, l’élimination du Hamas à Gaza, le retour de milliers d’Israéliens déplacés de leurs foyers dans le nord et le sud du pays depuis le 7 octobre". Il avait également appelé le gouvernement à "créer un mécanisme de gouvernance civile internationale pour Gaza, incluant des éléments américains, européens, arabes et palestiniens", et à avancer la normalisation avec l’Arabie saoudite.

Benny Gantz subit toutefois des pressions pour rester au gouvernement. Selon I24, jeudi, la radio publique Kan a rapporté, sans citer de sources, que Washington avait tenté de convaincre ce dernier de retarder son départ, prévu au milieu des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu et un accord sur les otages avec le Hamas à Gaza.

En réponse à l’annonce de la conférence de presse de samedi, Benjamin Netanyahou a reproché à son ministre de poser un ultimatum qui signifierait "la fin de la guerre et la défaite pour Israël, l’abandon de la majorité des otages, le maintien du Hamas au pouvoir, et la création d’un État palestinien", selon les médias israéliens.

Des responsables du parti Unité Nationale ont été cités par le site d’information Ynet jeudi, affirmant que les huit mois de participation du parti au gouvernement avaient " atteint leurs limites " et que des élections devraient être avancées.

L’Unité Nationale a soumis la semaine dernière un projet de loi pour dissoudre la Knesset, l’indication la plus claire à ce jour que l’alliance touche à sa fin.