Le nom du nominé au poste de ministre iranien des Affaires étrangères a été rendu public dimanche, par le président du Parlement Mohammad Bagher Ghaliba. Abbas Araghchi pourrait donc succéder à Hossein Amir-Abdollahian, sous condition de recevoir l’approbation du Parlement et du guide suprême Ali Khamenei. Pour rappel, son prédécesseur est mort dans un crash d’hélicoptère en mai 2024, aux côtés de l’ex-président iranien Ebrahim Raïssi.
Abbas Araghchi est un diplomate iranien expérimenté, avec plus de trente ans de carrière au sein du ministère des Affaires étrangères. Né le 5 décembre 1962 à Téhéran, il est titulaire d’un doctorat en droit international de l’université du Kent au Royaume-Uni.
À l’image de nombreux autres responsables politiques iraniens, M. Araghchi fut membre du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran (CGRI), au cours de la guerre Iran-Irak (1980-1988). Sa carrière diplomatique a ensuite débuté à la fin de celle-ci, en 1989. Il occupe d’abord le poste d’ambassadeur d’Iran en Finlande entre 1999 et 2003, puis au Japon de 2007 à 2011. Plus tard, il devient vice-ministre des Affaires étrangères sous la présidence du modéré Hassan Rohani, de 2017 à 2021.
Mais surtout, M. Araghchi doit sa notoriété au fait qu’il fut l’une des figures clés des négociations menant à l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA), signé en 2015, avant qu’il ne soit torpillé par l’administration Trump, trois ans plus tard. Sa nomination en tant que ministre des Affaires étrangères par M. Pezeshkian pourrait donc indiquer une volonté d’apaisement des relations avec l’Occident.
Tout comme son président, M. Araghchi est perçu comme faisant partie des figures politiques "modérées" en Iran, cherchant à défendre les intérêts de son pays, tout en essayant de trouver des compromis viables avec les autres parties prenantes. Des talents qui lui seront nécessaires si sa nomination est approuvée, dans un contexte particulièrement explosif non seulement sur le plan régional face à Israël et aux Occidentaux, mais aussi face à la ligne dure du régime dans son propre pays.