La lauréate du Prix Nobel de la paix iranienne emprisonnée, Narges Mohammadi, a appelé lundi la communauté internationale à "sortir du silence et de l’inaction" face à l’oppression des femmes en Iran, deux ans exactement après le début du mouvement "Femme, Vie, Liberté".

"J’appelle les institutions internationales et les peuples à agir. J’exhorte les Nations unies à sortir de leur silence et de leur inaction face à l’oppression dévastatrice et la discrimination perpétrées par les gouvernements théocratiques et autoritaires contre les femmes, en criminalisant l’apartheid de genre", a déclaré Mme Mohammadi dans ce message relayé par ses proches sur les réseaux sociaux.

Il y a deux ans, le 16 septembre 2022, le décès de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne arrêtée par la police des mœurs iranienne pour non-respect du strict code vestimentaire islamique, a déclenché en Iran une révolte populaire inédite, brutalement réprimée par le pouvoir.

Évoquant "ces deux années terribles" et "la route qu’il reste à parcourir", Mme Mohammadi affirme dans son message que "rien ne sera plus comme avant" et que le "changement fait vaciller les fondements de la tyrannie religieuse".

"En ce second anniversaire de Femme, Vie, Liberté, nous réaffirmons notre engagement à réaliser la démocratie, la liberté, l’égalité, et à vaincre le despotisme théocratique", ajoute Mme Mohammadi, qui avait annoncé dimanche la grève de la faim de 34 prisonnières politiques afin de "commémorer" la contestation depuis deux ans et le "meurtre" de Mahsa Amini.

D’après la fondation Narges, interrogée par l’AFP, cette grève, "symbolique" et à laquelle la Nobel de la paix participait, devait durer "vingt-quatre heures".

La militante de 52 ans a reçu cette distinction en 2023, notamment pour son combat contre la peine de mort. Elle est emprisonnée à Téhéran depuis novembre 2021 et a passé une large part de la dernière décennie en prison.

Avec AFP