" Permettez-moi de présenter nos excuses au nom de tous les Russes dans l’incapacité de prévenir ce conflit ". Ce mea culpa surprise d’Oleg Anissimov, chef de la délégation de Russie d’une importante visioconférence à huit clos de l’ONU sur le climat qui s’est tenu ce dimanche.

Cette intervention faisait suite à une déclaration enflammée de son homologue ukrainienne, Svitlana Krakovska, sur la situation dans son pays. M. Anissimov , qui s’exprimait en russe, a ajouté que " ceux qui voient ce qui se passe ne parviennent pas à trouver une justification à cette attaque contre l’Ukraine ", exprimant son " immense admiration " pour la délégation ukrainienne. Ces propos ont été rapportés à l’AFP par trois sources distinctes qui ont écouté la traduction officielle en anglais par l’ONU de ses propos. L’AFP n’a pas eu accès à son discours en russe. Interrogé par l’AFP, M. Anissimov a précisé que ses propos ne devaient pas être interprétés comme " une déclaration officielle de la délégation russe ". Ils " expriment mon opinion et mon attitude personnelles ", a-t-il dit.

" Nous ne capitulerons pas en Ukraine et nous espérons que le monde ne capitulera pas dans sa construction d’un avenir climatique durable ", a déclaré dimanche en anglais selon plusieurs sources Mme Krakovska, qui a continué à travailler depuis son pays en guerre. " Le changement climatique provoqué par l’Homme et la guerre en Ukraine ont les mêmes racines: les combustibles fossiles et notre dépendance vis-à-vis d’eux ", a-t-elle ajouté.

Délégués et observateurs participant à cette réunion finale avant la publication lundi d’un rapport crucial des scientifiques de l’ONU sur le climat (Giec), ont été frappés par cet échange, ont rapporté une demi-douzaine de témoins. " Il sait qu’il prend un risque pour sa personne, c’était un message très sincère ", a dit à l’AFP un participant au sujet du représentant russe. Les experts climat de l’ONU (Giec) vont dessiner lundi dans leur nouveau rapport une image sans doute cataclysmique des impacts sur l’humanité du changement climatique, après deux semaines de négociations en ligne et à huis clos éclipsées par la crise russo-ukrainienne.

Mme Krakovska a exprimé sa tristesse de voir qu’après des années de travail méticuleux des scientifiques à travers le monde, ce rapport du Giec allait devoir " être dans les médias en concurrence avec une guerre ".

Avec AFP

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