MOSCOU : Le service de renseignement extérieur de la Russie (SVR) a qualifié lundi d' "absolument fausses " les affirmations selon lesquelles Moscou préparerait une invasion de l’Ukraine, après que plusieurs pays occidentaux eurent exprimé leur préoccupation.

Une photo satellite montre un nombre impressionnant de véhicules militaires russes massés près de la frontière ukrainienne. Les Occidentaux ont exprimé ces dernières semaines leur vive inquiétude au sujet de mouvements de troupes russes autour de l’Ukraine. (AFP)

Les Etats-Unis fournissent à leurs alliés " des informations absolument fausses sur une concentration de forces (russes) sur notre territoire en vue d’une invasion militaire de l’Ukraine ", a déclaré le SVR dans un communiqué transmis aux agences de presse russes.

" Les Américains brossent un tableau terrifiant avec des hordes de chars russes s’apprêtant à écraser des villes ukrainiennes, assurant qu’ils ont des informations fiables sur de telles intentions de la Russie ", a-t-il dénoncé.

Ces déclarations, inhabituelles de la part des services secrets russes, interviennent en pleine escalade des tensions entre Moscou et les pays occidentaux au sujet de l’Ukraine.

Les Etats-Unis, l’Otan et l’Union européenne ont exprimé ces dernières semaines leur vive inquiétude au sujet de mouvements de troupes russes autour de l’Ukraine, théâtre depuis 2014 d’un conflit entre Kiev et des séparatistes prorusses dans l’est.

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a ainsi réitéré samedi que les Etats-Unis avaient " de sérieuses inquiétudes sur les activités militaires inhabituelles de la Russie à la frontière avec l’Ukraine ".

La guerre de 2014 en Ukraine, qui avait éclaté peu après l’annexion de la Crimée par Moscou, a fait plus de 13000 morts à ce jour.

Des militants tiennent des pancartes lors d’une représentation annuelle des droits de l’homme " Chaises vides " à Kiev le 15 novembre 2021, soutenant les prisonniers politiques ukrainiens en Russie et en Crimée, ainsi que les prisonniers dans les territoires occupés des régions de Donetsk et de Louhansk. Cette année, dans le cadre de la campagne mondiale #PrisonersVoice, des écrivains, journalistes, acteurs et musiciens ukrainiens bien connus écriront des lettres aux otages du Kremlin et les liront pendant l’action sur la place Sofia. (AFP)

La Russie est largement considérée comme le parrain militaire des séparatistes prorusses, ce qu’elle nie.

Moscou a plusieurs fois démenti tout projet hostile envers l’Ukraine, le Kremlin dénonçant dimanche une " hystérie " américaine.

Lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre italien Mario Draghi, le président russe Vladimir Poutine a même accusé Kiev de multiplier les " provocations " dans l’est de l’Ukraine et d' "aggraver la situation ", en utilisant notamment " des armes interdites ", selon un communiqué du Kremlin.

Moscou a plusieurs fois reproché ces derniers jours à Kiev d’avoir utilisé un drone de fabrication turque contre les séparatistes prorusses.

Lundi, le SVR a aussi accusé l’armée ukrainienne d’avancer au-delà de la ligne de démarcation qui la sépare des séparatistes, et de " concentrer des forces " à la frontière avec la Russie et le Bélarus.

Kiev avait déjà annoncé qu’il allait déployer plusieurs milliers de soldats à sa frontière avec le Bélarus à cause de la crise migratoire que Minsk est accusé d’orchestrer aux portes de plusieurs pays européens.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a cependant rejeté lundi les accusations " fausses " selon lesquelles Kiev " prépare une agression militaire ", ajoutant que son pays " travaille dur " pour relancer des pourparlers parrainés par la France et l’Allemagne.

La semaine dernière, M. Poutine avait aussi accusé les Occidentaux d’attiser les tensions aux frontières orientales de l’Ukraine et en mer Noire en y menant des exercices militaires. Il a notamment affirmé que des bombardiers occidentaux avaient approché à 20 km de la Russie.

Ces crispations s’inscrivent dans un contexte plus large de multiplication des sujets de tensions entre Washington et Moscou, malgré la volonté d’apaisement affichée par M. Poutine et son homologue américain Joe Biden.

 

Crédit AFP

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