Après une série d’attaques menées par des Palestiniens qui ont fait 14 morts depuis le 22 mars, le Premier ministre Naftali Bennett a annoncé donner " carte blanche " à l’armée pour éliminer les foyers de terrorisme, notamment à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée. Les tensions sont importantes, alors que l’étau sécuritaire se resserre autour de la population palestinienne prise en otage entre mouvements terroristes et armée d’occupation. 

Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a donné carte blanche vendredi aux forces de sécurité pour " vaincre " une nouvelle vague de " terreur " en Israël, au lendemain d’une attaque meurtrière perpétrée par un Palestinien à Tel-Aviv. " Nous donnons une liberté d’action totale à l’armée, au Shin Beth (renseignement intérieur) et à toutes les forces de sécurité, afin de vaincre la terreur. Il n’y a pas, et il n’y aura pas, de limites à cette guerre ", a déclaré M. Bennett.

Un Israélien de 35 ans, Barak Lufan, a succombé à ses blessures vendredi, a annoncé l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, portant à trois le nombre de morts dans l’attaque de jeudi soir. Il s’agissait de la quatrième en Israël depuis le 22 mars. Au total, 14 personnes ont péri.

Deux des attaques ont été menées par des Arabes israéliens liés à l’organisation jihadiste État islamique et deux par des Palestiniens originaires de Jénine, ville du nord de la Cisjordanie occupée considérée comme un bastion des factions armées palestiniennes. Les mouvements palestiniens islamistes armés Hamas et Jihad islamique, sur la liste des organisations " terroristes " des États-Unis et de l’Union européenne, ont salué les attaques, ce qu’a déploré l’ONU.

" Il n’y a pas de gloire dans le terrorisme. Ces actes doivent cesser maintenant et être condamnés par tous ", a tweeté Tor Wennesland, l’émissaire pour le Proche-Orient.

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé " la folie meurtrière ". " La France se tient plus que jamais aux côtés des Israéliens ", a-t-il tweeté.

Une répression féroce contre les Palestiniens 

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques perpétrées jeudi. Un homme a ouvert le feu rue Dizengoff, artère du centre de la métropole côtière connue pour ses restaurants, tuant Eytam Magini et Tomer Morad, des amis d’enfance de 27 ans qui vivaient à Kfar Saba (centre), et en blessant une dizaine, certaines grièvement. Vendredi, des gens accroupis devant les barrières de sécurité ont déposé des fleurs et des bougies devant le bar où s’est concentrée l’attaque. Les funérailles d’Eytam Magini et Tomer Morad auront lieu dimanche.

" Après une nuit difficile et de longues heures de recherches par la police, les services de sécurité et l’armée, nous avons réussi (vendredi) matin à resserrer l’étau autour du terroriste qui a été tué dans un échange de tirs " à Jaffa, à quelques kilomètres du lieu de l’attaque, a dit le commissaire en chef de la police, Yaacov Shabtai.

Selon le Shin Beth, l’assaillant, Raëd Hazem, 28 ans, était un Palestinien " sans affiliation connue " à une faction armée et originaire du secteur de Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

" Quiconque a aidé (l’assaillant), indirectement ou directement, en paiera le prix ", a averti Naftali Bennett, ordonnant la fermeture du point de passage de Jalameh liant la région de Jénine à Israël, afin de réduire la " possibilité de mouvement vers et à partir " de ce secteur. L’armée a annoncé concentrer ses activités dans le nord de la Cisjordanie et le long de la " barrière de sécurité " qui sépare ce territoire d’Israël.

Jérusalem-Est en alerte

C’est de Jénine qu’était aussi originaire l’auteur d’une attaque qui a fait cinq morts le 29 mars à Bnei Brak, ville juive ultraorthodoxe près de Tel-Aviv. Dans la foulée, l’armée israélienne avait mené des raids à Jénine, tuant trois combattants du Jihad islamique, principal mouvement armé palestinien après le Hamas.

Par ailleurs, la police israélienne était en état d’alerte pour la première grande prière du vendredi du mois du jeûne du ramadan sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël.

En 2021, des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens en marge des rassemblements du ramadan à Jérusalem-Est, territoire occupé depuis 1967 par Israël, avaient conduit à une guerre de 11 jours entre le Hamas et l’armée israélienne.

Avec AFP