Des attaques en Israël, des opérations musclées en Cisjordanie et des violences ce weekend à Jérusalem… à cette escalade de la violence s’ajoute une première roquette tirée lundi soir vers le territoire israélien, la première depuis janvier. Sans aucun signe d’apaisement à ce stade, la crainte de voir surgir un conflit comme celui de mai 2021.

 
Entre attaques et opérations

Lundi soir, les sirènes d’alarme ont retenti dans le sud israélien pour ce premier tir de roquette de la bande de Gaza vers Israël depuis janvier.  " Une roquette a été tirée à partir de la bande de Gaza sur le territoire israélien et a été interceptée par le système de défense Dôme de fer ", a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué.

Ce nouveau tir de roquette n’a pas été revendiqué mais il intervient après une série d’attaques en Israël, dont deux ont été perpétrées par des Palestiniens à Tel-Aviv, des opérations de " contreterrorisme " en Cisjordanie occupée, et un weekend de tension sur les lieux saints à Jérusalem.

Ces attaques avaient fait 14 morts depuis le 22 mars en Israël. Et 22 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des incidents ou des opérations israéliennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupée depuis 1967 par l’Etat hébreu.

L’ombre du conflit de 2021

À Jérusalem, plus de 150 Palestiniens ont été blessés lors de heurts avec les forces israéliennes vendredi à l’esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam aussi considéré comme le premier lieu saint du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

L’an dernier, des accrochages à Jérusalem pendant la même période de l’année avaient conduit le Hamas à lancer des salves de roquettes depuis Gaza vers Israël qui avait répliqué en bombardant ce territoire palestinien de 2,3 millions d’habitants, donnant lieu à une guerre meurtrière de 11 jours.

Des sources sécuritaires israéliennes et des analystes ont répété ces dernières semaines que le Hamas, qui a salué les attaques récentes en Israël, ne souhaitait pas une guerre cette année en invoquant principalement deux raisons. Premièrement, les capacités militaires du mouvement avaient été affectées par la guerre de mai 2021.

Et deuxièmement parce qu’en cas de conflit, le nouveau gouvernement israélien risque de suspendre les milliers de permis de travail accordés ces derniers mois à des ouvriers de Gaza, territoire sous blocus plombé par un taux de chômage local avoisinant les 50%.

Réticences jordaniennes

Les incidents récents à l’esplanade des Mosquées ont par ailleurs refroidi un tantinet lundi les relations entre Israël et la Jordanie, qui a convoqué le chargé d’affaires israélien à Amman pour demander la fin des " violations israéliennes illégales et provocatrices " à l’esplanade des Mosquées. La Jordanie, liée à Israël par un traité de paix depuis 1994, administre l’esplanade des Mosquées, où sont situés la mosquée al-Aqsa et le dôme du rocher, mais l’accès à ce lieu est contrôlé par Israël.

Cette convocation " nuit aux efforts pour ramener le calme à Jérusalem ", a rétorqué le ministère israélien des Affaires étrangères. " Les déclarations accusant Israël de la violence qui est dirigée contre nous sont graves et inacceptables (…) c’est une récompense pour ceux qui attisent la violence ", a renchéri le Premier ministre Naftali Bennett, à la tête d’une coalition réunissant entre autres la droite et un parti arabe et qui se trouve fragilisée par les récents événements.

Le porte-parole du département d’Etat américain Ned Price a affirmé lundi soir que son pays était " grandement préoccupé " par les tensions. Il a précisé que des officiels américains de premier plan étaient en contact téléphoniques avec Israël, l’Autorité palestinienne et des pays arabes.

Avec AFP