De nouveaux attentats ont meurtri l’Afghanistan mercredi 25 mai. Au moins seize personnes ont été tuées dans quatre attaques à la bombe différentes. Trois appareils ont explosé dans des minibus, dans la ville de Mazar-i-Sharif, et un quatrième dans une mosquée de Kaboul.

Au moins seize personnes ont été tuées mercredi 25 mai en Afghanistan dans quatre attentats à la bombe, trois contre des minibus à Mazar-i-Sharif (Nord), revendiqués par l’EI, et un contre une mosquée dans la capitale Kaboul, selon les autorités.

À Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord, " les bombes ont été placées à bord de trois minibus dans différents quartiers de la ville ", a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police provinciale de Balkh, Asif Waziri.

Au moins dix personnes sont mortes et une quinzaine d’autres ont été blessées, selon la police et les services de santé.

Le groupe jihadiste État islamique (EI) a revendiqué ces attaques dans la soirée de mercredi 25 mai.

" Les soldats du califat ont fait exploser deux bombes placées sur deux bus (…) et une troisième bombe sur un troisième bus ", a indiqué l’EI via ses chaînes Telegram.

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La ville de Mazar-i-Sharif a encore une fois été particulièrement touchée (AFP)

Moins d’attentats depuis le retour des Talibans

Selon Najibullah Tawana, responsable du service de santé de Balkh, trois femmes figurent parmi les dix tués dans les explosions des minibus.

À Kaboul, un autre attentat à la bombe a visé une mosquée, tuant au moins six personnes et en blessant 18 autres, selon un dernier bilan donné dans la nuit de mercredi 25 à jeudi 26 mai sur Twitter par le porte-parole de la police de la capitale, Khalid Zadran.

Le nombre d’attentats a diminué dans le pays depuis que les talibans ont pris le pouvoir en août, mais une série d’attaques meurtrières à la bombe, dans lesquelles des dizaines de personnes ont trouvé la mort, a frappé le pays fin avril, pendant le mois saint du ramadan.

À Kaboul mercredi soir, des témoins ont vu plusieurs ambulances rouler à toute vitesse vers les lieux de l’explosion, qui n’a pas été revendiquée jusque-là.

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Un blessé des attentats du 25 mai, à Mazar-i-Sharif (AFP)

Le ministère de l’Intérieur a précisé que la bombe avait été placée à l’intérieur d’un ventilateur dans la mosquée.

Certaines des attaques meurtrières qui ont frappé le pays fin avril ont été revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), et avaient visé en particulier la minorité chiite hazara, considérée comme hérétique par l’EI.

Le 28 avril, déjà à Mazar-i-Sharif, des attentats à la bombe, revendiqués par l’EI, contre deux minibus transportant des passagers chiites, avaient fait neuf morts.

La ville de Mazar-i-Sharif particulièrement visée

Le 21 avril, une mosquée chiite de cette ville avait aussi été la cible d’une bombe. Au moins 12 personnes avaient été tuées et 58 blessées, et là encore l’EI avait revendiqué l’attaque.

Afghanistan terrorismeLe lendemain, au moins 36 personnes, dont des enfants, avaient trouvé la mort à Kunduz (nord-est) dans un autre attentat à la bombe contre une mosquée sunnite, fréquentée par des soufis, pendant la prière du vendredi.

À Kaboul, dix personnes avaient été tuées le 29 avril lors d’une explosion dans une mosquée sunnite, après la prière du vendredi.

Les talibans tentent de minimiser la menace de l’État islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l’EI, et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu’ils combattent depuis des années.

Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangarhar, et arrêté des centaines d’hommes accusés d’en faire partie.

Ils assurent depuis quelques mois avoir vaincu l’EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.

Avec AFP