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Hasard du calendrier, le puissant lobby américain pro-armes, la NRA, tient vendredi son assemblée annuelle au Texas, dans le même État où une nouvelle tuerie en milieu scolaire s’est déroulée il y a trois jours. L’ancien président Donald Trump a tenu un discours lors de cette convention: il a appelé vendredi à " armer les citoyens " pour combattre le " mal dans notre société ".

Un milliardaire à la NRA
Le milliardaire républicain s’exprimait devant le premier lobby américain des armes, qui hasard du calendrier, tenait sa convention annuelle à quelques centaines de kilomètres de la ville texane où a eu lieu la fusillade qui a coûté la vie à 19 enfants et deux enseignantes. L’ancien locataire de la Maison-Blanche a confirmé sa présence, en lançant que les États-Unis avaient " besoin de vraies solutions et de vrai leadership en cette période, pas de politiciens et de considérations partisanes ".
La combinaison religion-port d’armes en Amérique est particulièrement létale. Elle sacralise le droit d’acquérir des armes à feu. Mais les ardents défenseurs du port d’armes se positionnent en justes gardiens du second amendement, celui-là même qui garantit le droit des citoyens à se constituer en milices " bien organisées " pour la défense d’un État libre… celui voulu par la " Destinée manifeste ".

" C’est pourquoi je respecterai mon engagement de longue date de m’exprimer à la convention de la NRA au Texas ", a-t-il fait savoir, promettant " un discours important au peuple américain ".

" Existence du mal "

" L’existence du mal dans notre société n’est pas une raison pour désarmer des citoyens respectueux de la loi ", a déclaré l’ancien président. " L’existence du mal est la raison pour laquelle il faut armer les citoyens respectueux de la loi ", a-t-il assuré. Préconiser l’usage des armes, l’ancien locataire de la Maison-Blanche n’en est pas à son premier coup d’essai. Au sujet de l’attentat du Bataclan du 13 novembre 2015 à Paris, il avait déclaré: " Si une personne avait eu une arme de l’autre côté, le bilan aurait très bien pu être complètement différent. "

Aux appels à limiter le nombre d’armes à feu, les conservateurs opposent l’argument de mieux traiter les problèmes de santé mentale aux États-Unis, un point sur lequel Donald Trump a particulièrement insisté vendredi. Le tireur était un " lunatique hors de contrôle " a ainsi estimé l’ancien locataire de la Maison-Blanche. " Il brûlera en enfer ", a-t-il promis.

Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu’à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l’absence d’espoir d’une adoption par le Congrès d’une loi nationale ambitieuse sur la question. Le mouvement " March for our Lives ", créé après la tuerie de Parkland, a appelé à un grand rassemblement le 11 juin à Washington pour appeler à un durcissement de la réglementation sur les armes.

Wayne LaPierre, vice-président du principal lobby pro-armes aux États-Unis, la NRA.
" Pas un monstre "

Le président Joe Biden doit se rendre avec son épouse Jill dimanche sur place pour " partager le deuil de la communauté " de cette petite ville bouleversée par l’un des pires massacres par arme à feu des dernières années dans le pays. La tragédie a assommé de douleur Uvalde, localité de 16.000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, et à majorité hispanique.

En plus d’un mémorial similaire devant l’école, vingt-et-une croix blanches ont été alignées sur la place centrale d’Uvalde, autour d’une fontaine, pour marquer la mémoire de chacune des victimes. Des dizaines d’habitants, proches, élèves et amis s’y recueillaient jeudi, déposant des gerbes des fleurs, ainsi que l’a fait Meghan Markle, l’épouse du prince britannique Harry.

La mère du tireur, Adriana Reyes, a déclaré à ABC que son fils n’était pas " un monstre ", mais qu’il pouvait lui arriver d' "être agressif ". Présenté comme victime de harcèlement, il était lui-même " un harceleur " au lycée, ont raconté à l’AFP deux élèves qui le connaissaient. Mardi, le bruit des tirs " était très fort " a raconté à l’AFP Madison Saiz, une élève de 8 ans scolarisée dans une des autres classes de l’école. " Quand c’est arrivé, notre enseignante nous a dit de nous mettre dans un coin, et toute notre classe l’a simplement fait. "

Avec AFP