A 25 ans, avec son autorité et son naturel, Leah Williamson a fait oublier à l’Angleterre l’absence de l’expérimentée Steph Houghton, dont elle a repris le poste et le brassard, avant d’affronter l’Espagne mercreditranquille  (22h00) en quart de finale de l’Euro féminin. " C’était une décision difficile ", a admis la sélectionneuse Sarina Wiegman en annonçant son groupe de 23 sans la défenseure centrale de 34 ans aux 121 sélections, qui s’était battue pour revenir à temps d’une blessure à un tendon d’Achille.

Se passer d’une joueuse avec une telle expérience était un pari risqué. Confier le brassard à Leah Williamson, du haut de ses 31 sélections, avant l’Euro, alors que 12 autres joueuses avaient plus de vécu, dont Jill Scott et Ellen White qui ont dépassé la centaine d’apparitions, n’allait pas de soi non plus.

Mais depuis l’arrivée sur le banc des Lionesses de la Néerlandaise de 52 ans, la joueuse d’Arsenal fait partie de celles sur lesquelles elle s’appuie sans réserve et avec succès.

Parfois alignée au milieu du terrain avec l’Angleterre, c’est en défense centrale, où elle évolue avec Arsenal, que Williamson brille depuis le début de l’Euro.

Si l’attaque des Anglaises attire tous les regards – elles ont marqué 14 buts en trois matches -, la défense est tout aussi intraitable: elle a gardé ses cages inviolées sur les trois rencontres.

En 17 rencontres sous les ordres de Wiegman, les Anglaises n’ont même pris que trois buts, même si les récents cas de Covid-19 ayant affecté la sélectionneuse et la gardienne remplaçante Hannah Hampton ont pu perturber l’effectif.

Adoubée par Faye White

Quoi qu’il en soit, cette sécurité défensive doit beaucoup à Williamson qui a rapidement rallié tout le monde à son panache blond. " Elle dirige en montrant l’exemple, elle fait ce qu’elle dit ", avait expliqué avant l’Euro sa partenaire dans l’axe central, Millie Bright, qui est aussi vice-capitaine. " C’est quelqu’un de très mûr, sur et en dehors du terrain. Elle est très calme dans sa façon de diriger ", avait-elle ajouté.

" Je pense qu’elle s’est même améliorée comme joueuse depuis qu’elle est capitaine ", l’a adoubée Faye White, ancienne Gunner et joueuse ayant porté le plus souvent le brassard pour l’Angleterre, dans le journal The Scotsman.

Capitaine dans les équipes de jeunes, Williamson ne s’attendait pas vraiment à l’être à l’Euro. Quand sa sélectionneuse le lui a appris, elle en a même ri de surprise, presque nerveusement. " A neuf ou dix ans, elle disait je jouerai pour l’Angleterre. Je serai capitaine de l’Angleterre, un jour ", s’était pourtant souvenue, pour The Times, Tessa Payne, directrice de l’école de football pour les filles d’Arsenal et qui avait vu arriver la petite Leah à 9 ans.

" On pouvait déjà voir à l’époque qu’elle avait cette détermination et cette envie de réaliser (son ambition). "

Six petites minutes au Mondial-2019

Fille d’une joueuse de football, son avenir a rapidement été tout tracé. Passée pro en 2015, à 18 ans, et élue jeune joueuse de la saison en Women Super League par ses paires, elle a toujours été soutenue par son clan. " Quand ma famille venait en France (pour le Mondial-2019), il y avait toujours dix personnes ou plus à chaque match alors que je n’ai joué que six minutes ", s’est-elle souvenue.

Barrée alors par la paire inamovible Hougton-Bright, elle avait mal vécu cette compétition vécue à la marge. Aussi, capitaine ou pas, au milieu, en défense ou n’importe où sur le terrain, rien ne troublera Williamson pour cet Euro à la maison.

" J’aimerais être sur le terrain, à jouer pour l’Angleterre ", avait-elle répondu à la veille du match d’ouverture, quand on lui demandait à quel poste elle souhaitait évoluer. " J’aurais tout donné pour être sur le terrain (en 2019), donc je n’ai pas l’intention de gâcher la moindre seconde à ne pas en profiter à fond ", avait-elle prévenu. Dont acte.

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