Dans une interview accordée à Ici Beyrouth, Georges Geagea, coach de l’équipe Riyadi Beirut, revient sur la victoire du Liban, mercredi, face à la Chine en quart de finale de la coupe d’Asie, et souligne que le Liban peut remporter la compétition.

Ici Beyrouth : Qu’est-ce qui a fait la différence tactiquement pour le Liban dans sa victoire d’aujourd’hui (mercredi) face à la Chine ?

Georges Geagea : Nous étions mieux organisés et plus mûrs que la Chine dans ce quart de finale. Le nombre de turnovers de la Chine a été très élevé. Ils en ont fait 13 en première mi-temps contre 5 seulement pour nous. Le peu de turnovers de l’équipe du Liban, en règle générale, est en train de lui permettre d’obtenir de bons résultats.

Jad el-Hajj a également joué le " small ball " contre une équipe de grande taille. Il s’agit d’un pari du coach qui a bien marché. Certes, la Chine a récupéré davantage de rebonds que nous, mais nous avons pu profiter de tirs à trois points. Nous avons également été performants en " Fast break ".

Ici Beyrouth : Wael Arakji a fait un grand match avec 32 points. Que pensez-vous de sa performance ?

Georges Geagea : Je l’ai déjà affirmé à plusieurs reprises. Nous avions dans le passé Fadi el-Khatib qui tirait l’équipe nationale vers le haut. Aujourd’hui, c’est Wael Arakji qui assume ce rôle.

Ici Beyrouth : Pendant le match face à la Chine, certains joueurs ont fait preuve d’un certain individualisme, qui aurait pu nous coûter la victoire. Ces comportements sont-ils inquiétants pour la suite de la compétition ?

Georges Geagea : Non. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Ce sont des choses tout à fait normales en basket, surtout que l’un des points forts des joueurs qui ont des comportements individualistes provient de leur aptitude à faire la différence dans le cadre d’un " un contre un ". C’est le cas à titre d’exemple de Sergio Darwich qui est un excellent joueur en " un contre un ". Nous avons besoin de joueurs performants dans ce genre de situations. Ali Mansour s’est également trouvé dans une ou deux situations où il a fait part d’un individualisme. Il est également un excellent joueur de " un contre un ". Ce comportement n’est pas, dans l’ensemble, fréquent chez les joueurs pendant les matches. Il faut laisser à ces derniers la liberté de s’exprimer ponctuellement en " un contre un ".

Ici Beyrouth : Ali Haidar qui avait attrapé le coronavirus n’a rejoint l’équipe qu’à l’occasion de ce match. Comment évaluez-vous sa performance, physiquement?

Georges Geagea : Sa performance s’explique avant tout par la présence de cinq joueurs de très grande taille du côté de la Chine (NDLR : la Chine compte six joueurs de plus de deux mètres dans son effectif). Ali Haidar n’a donc pas pu exprimer tout son potentiel durant ce match du fait de la taille des joueurs chinois. Face à d’autres adversaires, il pourra davantage s’exprimer. Face à la Jordanie en demi-finale, il sera très utile. Mais sa performance peut, à un degré moindre, aussi s’expliquer par le temps d’adaptation nécessaire au rythme de la compétition, après son absence du premier tour en raison du virus Corona.

Ici Beyrouth : Au cours des deux dernières confrontations dans les éliminatoires de la coupe du monde, chaque équipe a remporté son match à domicile. Entre le Liban et la Jordanie, qui partira favori en demi-finale ?

Georges Geagea : Cela sera du 50-50. Les Jordaniens auront soif de revanche, d’autant plus que nous les avions récemment largement battus dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde. Les Jordaniens sont à un match de jouer la finale de la coupe d’Asie. Ils ne lâcheront pas facilement. Le Liban doit savourer sa victoire contre la Chine aujourd’hui avant de vite s’orienter vers la demi-finale.

Ici Beyrouth : L’Australie devrait atteindre la finale de la coupe d’Asie. Est-ce que nous avons des chances de battre cette équipe en finale, si le Liban se qualifie, et ainsi gagner la coupe d’Asie ?

Georges Geagea : Dès que j’ai vu la composition des équipes qui participent à la Coupe d’Asie, je me suis directement dit que le Liban avait des chances de remporter la compétition. Il ne s’agit pas d’un rêve : nous pouvons gagner la coupe d’Asie avec le niveau élevé que nous proposons.