L’Allemagne de 90 et celle de 2014 sont deux des meilleures équipes de l’histoire de la Maanschaft. S’il est difficile de comparer deux époques différentes, le crû 2014 semble cependant être plus complet et aura laissé une plus grande trace dans l’histoire du football.

Il est certes difficile de comparer deux équipes de différentes ères de football, et comparer deux des meilleures équipes allemandes de l’histoire, victorieuse des coupes du monde 1990 et 2014, est naturellement une gageure. Mais malgré cela, l’Allemagne de 2014 semble tirer son épingle du jeu. Car si l’Allemagne de 90 était une grande équipe, celle de 2014 est probablement l’une des meilleures sélections nationales de tous les temps, véritable modèle pour le football moderne.

Des similitudes dans le contexte

Ces deux équipes ont des similitudes. Elles ont en effet toutes les deux débuté la compétition avec un statut de favori, et leurs coaches (Franz Beckenbauer en 1990 et Joachim Löw en 2014) abordaient le Mondial avec les avis favorables des médias et du grand public allemand. Les deux équipes avaient réussi une bonne Coupe du monde précédente (finale en 1986 et demi-finale en 2010), mais qu’ils n’avaient pas pu remporter. Le momentum de l’équipe de 2014 était encore plus long, avec une finale perdue en 2002, et des demi-finales en 2006 et 2010. En remportant la Coupe du monde en 2014, l’Allemagne est devenue la première équipe de l’histoire à atteindre 4 demi-finales de suite.

L’Allemagne 2014 plus efficace offensivement et défensivement

En termes d’efficacité offensive, l’Allemagne de 2014 a été plus prolifique en inscrivant 17 buts en 7 matches (2,43 buts par match), contre 15 buts en 7 matches en 1990 (2,14 buts par match). Défensivement, l’équipe de Joachim Löw n’a encaissé que 4 buts en 7 matches (0,57 but par match) contre 5 en 7 matches (0,71 but par match) pour celle de Franz Beckenbauer. En moyenne donc, le crû de 2014 a remporté plus facilement ses matches, avec une différence de but moyenne de +1,86, contre +1,43 pour celle de 1990.

Les Allemands sont reconnus pour le fait qu’ils font primer davantage le collectif sur l’individuel. Cette tendance est plus forte dans l’équipe de 2014 que dans celle de 1990. Ainsi, en 90, la star de l’équipe était Lothar Matthäus, qui a été élu Ballon d’Or cette année-là. En 2014, il n’y avait pas de joueur qui se détachait comme la star de l’équipe. Des joueurs comme Neuer, Lahm et Kroos se sont partagé le leadership technique de l’équipe. Ainsi, au classement du Ballon d’Or 2014, ces trois joueurs ont fini respectivement troisième, sixième et neuvième. L’absence de star avait donc privé l’Allemagne du Ballon d’Or cette année-là en dépit du fait d’avoir gagné la Coupe du monde.

Le gardien de l’équipe d’Allemagne en 2014 était Manuel Neuer. Neuer a véritablement révolutionné le poste de gardien de but avec ses aptitudes dans le jeu au pied. Ainsi, au cours du Mondial brésilien, Neuer a plusieurs fois joué un rôle de libéro qui a accentué la domination tactique de la Mannschaft sur ses adversaires. En 90, le gardien allemand Bodo Illigner avait été performant, mais n’avait pas eu autant d’impact sur la victoire allemande. D’ailleurs, Neuer a été élu meilleur joueur du tournoi en 2014, ce qui ne fut pas le cas d’Illigner en 90.

 

Une victoire historique contre le Brésil sur ses terres en 2014

De surcroît, la plus prestigieuse victoire de l’Allemagne en 1990 a été de battre l’Argentine de Diego Maradona (1-0) en finale. Ceci est certes un grand accomplissement, mais est incomparable avec la victoire de l’Allemagne face au Brésil, par 6 buts d’écart (7-1), alors que la compétition se déroulait en plus au Brésil.

La victoire de l’Allemagne sur le sol américain était la première victoire d’une équipe européenne au cours d’une coupe du monde disputée sur ce continent (Amérique du Nord et Amérique du Sud confondues). La victoire de 90, dans une compétition disputée en Europe (Italie), suivait quant à elle la logique historique, les Européens ayant gagné 6 des 7 précédentes coupes du monde disputées sur le vieux continent.

Une fois n’est pas coutume, l’Allemagne, vainqueur 4 fois de la Coupe du monde (1954, 1974, 1990 et 2014), se présentera en 2022 dans la peau d’un outsider et non d’un favori. Même s’il ne faut jamais exclure une victoire allemande, l’équipe semble davantage orientée sur l’Euro 2024, qui se dispute en Allemagne. Hansi Flick pourrait être ainsi tenté de donner un maximum d’expérience à de jeunes joueurs pendant le Mondial, en vue de l’Euro 2024, où l’objectif sera de nouveau la gagne.

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