Triathlon : Lindzi Nader et Ali al-Zoebi, les patrons du triple effort
Lindzi Nader et Ali al-Zoebi brandissent le drapeau libanais après leur sacre sur une épreuve du calendrier. ©linndzinader

En 2025, ils ont couru après les dossards… et les a empilés. Lindzi Nader et Ali al-Zoebi ont transformé la saison en razzia, avec une boussole qui pointe déjà vers un objectif XXL : Nice 2026, théâtre des Mondiaux IRONMAN 70.3.

À Manara, les transitions ont claqué comme des changements de rythme en finale. Un casque arraché, des chaussures enfilées au cordeau, et cette mécanique de précision qui fait basculer un triathlon : au Liban, la ligne d’arrivée raconte souvent des histoires de courage. Mais en 2025, elle a surtout répété deux noms, comme un refrain de champions : Lindzi Nader et Ali al-Zoebi.

Un duo qui dicte le tempo

Ils ne gagnent pas “au talent” comme on gagne un match sur un éclair : ils gagnent au scénario, en imposant leur rythme, du premier mètre de natation au dernier hectomètre à pied. Le Championnat du Liban 2025, organisé à Manara et marqué par une participation record (environ 150 athlètes), a encore validé cette mainmise : Nader et al-Zoebi y ont dominé l’épreuve reine, celle qui ne pardonne ni l’à-peu-près ni la gestion approximative. Leur statut dépasse d’ailleurs le simple folklore local : chez les élites, hommes et femmes, ils font figure de références et de têtes d’affiche.

L’art des transitions

Le triathlon, c’est trois sports… et un quatrième, invisible : l’intelligence de course. Nader, construite par l’endurance et la rigueur, s’est forgé une identité de compétitrice complète, capable de rester lucide quand les organismes basculent dans le rouge. Al-Zoebi, lui, a ce profil de coureur qui sait “lire” une épreuve : partir propre, se placer juste, gérer l’effort et relancer quand les jambes brûlent — un sens du timing qui, en triathlon, vaut parfois une minute gagnée sans sprinter davantage.
En 2025, leur saison s’est jouée comme une série éliminatoire : enchaînement de compétitions, répétition des podiums, et une constance qui fait la différence quand la fatigue s’installe. Chez eux, pas de victoire-vitrine : plutôt une accumulation de points, de repères, de chronos, comme on bâtit un pic de forme. La domination n’a rien d’un accident : c’est une méthode.

Cap sur Nice 2026, et sur Dakar pour la relève

Le message est clair : la suite se joue à l’international. Nice accueillera les Mondiaux IRONMAN 70.3 en octobre 2026 — une scène où l’erreur coûte cher et où la densité du plateau oblige à viser juste. Pour Nader et al-Zoebi, l’objectif n’est plus seulement de régner : c’est de convertir une domination nationale en performance “voyageuse”, sur un parcours qui ne fait de cadeau ni au vent, ni au dénivelé, ni aux transitions.
En parallèle, le duo avance aussi sur un autre terrain, plus discret : la transmission. À travers leur structure d’entraînement fondée en 2019, ils encadrent une nouvelle génération, dont la jeune Mia Sahioun (15 ans), annoncée avec l’ambition de viser les Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026.
En 2025, Lindzi Nader et Ali al-Zoebi n’ont pas seulement gagné des courses : ils ont installé une méthode. Et dans un sport où tout se joue à la seconde, c’est peut-être leur plus grand avantage : transformer le chaos d’une épreuve en plan de match. Prochaine étape : Nice, la Promenade des Anglais en ligne de mire, et ce verdict que seul le chrono accepte.

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