Dans un entretien exclusif avec Ici Beyrouth, Ray Rahy, champion libanais de taekwondo, âgé seulement de 20 ans, nous raconte son évolution dans ce sport. Le jeune athlète est en constante progression et aspire à devenir parmi les meilleurs mondiaux, ce qui augmenterait naturellement ses chances d’obtenir une médaille olympique à Paris en 2024.

Dans quelle catégorie évoluez-vous?

J’évolue dans la catégorie de plus de 87 kilos.

Quel est votre classement mondial?

Je suis 27e mondial dans cette catégorie. Dans les plus de 80 kilos, qui est la catégorie olympique, qui diffère des limites de poids adoptés aux championnats du monde, je suis 45e mondial.

Comment avez-vous débuté le taekwondo?

J’ai commencé très jeune. J’avais 4 ou 5 ans. Ma mère voulait que je fasse du sport dès mon plus jeune âge pour acquérir de la discipline. Avec le temps, j’ai obtenu des ceintures jusqu’à la noire, en commençant en parallèle à gagner des championnats. Ma mère a beaucoup de mérite dans ma réussite dans le taekwondo.

Quel est ton palmarès?

En 2020, dans les championnats arabes de taekwondo à Fujaïrah (Émirats arabes unis), j’ai gagné la médaille de bronze. En 2021, au cours des championnats d’Asie qui ont eu lieu au Liban, j’ai également terminé troisième. Dans les championnats arabes de 2022, j’ai remporté le titre. J’ai également gagné le "Beirut Open" en 2020 et terminé troisième de l’édition 2022 de cette compétition.

Vous avez participé au Grand Prix de Rome, qui est une compétition qui rassemble les 32 meilleurs athlètes de chaque catégorie. Quelle était votre performance à cet événement?

J’étais stressé à cet événement, ce qui a fait que j’ai perdu dès le premier tour. Mais c’était une superbe expérience et j’ai joué contre un athlète de classe mondiale.

Pour les jeux Olymiques (JO) 2021 de Tokyo, vous étiez proche d’obtenir la qualification. Pouvez-vous nous raconter votre parcours?

Il y a deux façons de se qualifier pour les jeux Olympiques. La première est de faire partie des 6 meilleurs de chaque catégorie dans le classement olympique. Pour ceux qui ne sont pas classés dans les 6 premiers, il y a ensuite la possibilité de se qualifier en faisant partie des deux premiers au cours du tournoi olympique qualificatif de chaque continent. J’ai perdu en demi-finale du tournoi qualificatif continental olympique. La préparation pour ce tournoi avait été intense. Le tournoi qualificatif olympique final avait eu lieu en Jordanie. J’ai gagné le premier match contre un athlète qatari, avant de perdre en demi-finale contre un athlète chinois.

La victoire contre l’athlète chinois aurait été donc suffisante pour vous qualifier pour les JO 2021?

Oui, il ne m’a manqué que cette victoire pour me qualifier.

La Fédération libanaise de taekwondo a pour objectif de ramener une médaille olympique des JO de Paris en 2024. Cet objectif est-il réaliste? Ne sommes-nous pas encore très loin du niveau nécessaire pour atteindre cet objectif?

Non, notre niveau n’est pas loin de ce qui est requis pour atteindre cet objectif. Au cours des qualifications des derniers JO, Laetitia Aoun et moi n’étions qu’à une victoire de nous qualifier pour Tokyo 2021. C’était il y a deux ans. Nous n’étions pas aussi bien classés qu’aujourd’hui et nous n’avions pas encore autant d’expérience. À ce rythme de progression, Laetitia et moi avons de bonnes chances de nous qualifier en étant parmi les six meilleurs mondiaux de notre catégorie. Et si nous ne sommes pas parmi les six premiers, plusieurs membres de l’équipe nationale du Liban ainsi que Laetitia et moi avons de bonnes chances de finir dans les deux premiers du continent asiatique au tournoi de qualification olympique. Cela nous qualifierait pour Paris 2024, où nous essaierons de décrocher une médaille.