La Suisse a validé le dernier billet pour les huitièmes de finale du Mondial en battant et éliminant la Serbie (3-2) comme en 2018, au terme d’une rencontre spectaculaire et tendue, vendredi à Doha.

La Suisse termine deuxième du groupe G et sera opposée au Portugal, premier du groupe H, mardi (21h00). La Nati accède aux huitièmes de finale de la Coupe du monde pour la troisième fois d’affilée. Dans une ambiance surchauffée à large majorité serbe, la rencontre a débuté pied au plancher, avec une première occasion suisse quelques secondes seulement après le coup d’envoi, Breel Embolo puis Granit Xhaka échouant tour à tour sur Vanja Milinkovic-Savic, le gardien du Torino.

Les Serbes, à leur tour, se sont montrés dangereux à la 5e minute, lorsqu’une frappe d’Andrija Zivkovic a frappé le poteau du but de Gregor Kobel (11e). Ce sont pourtant les Suisses qui ont ouvert la marque, à la suite d’un débordement et d’un centre de Ricardo Rodriguez côté gauche, Sow a glissé côté pour Xherdan Shaqiri dont la frappe du gauche, lègèrement déviée par Pavlovic, a trompé Milinkovic-Savic (20e).

Alerte et indécise, la rencontre annonçait une suite passionnante, impression rapidement confirmée par l’égalisation d’Akleksandar Mitrovic, sur un bijou d’ouverture du maître gaucher Dusan Tadic: l’attaquant de Fulham a devancé Manuel Akanji et placé une superbe tête décroisée hors de portée de Kobel (27e).

Après un beau sauvetage de Pavlovic dans les pieds de Shaqiri qui filait seul au but (33e), l’attaquant de la Juventus Dusan Vlahovic a donné l’avantage aux Serbes, d’un tir croisé dans la surface après un nouveau service de Tadic, dans tous les bons coups de son équipe (35e).

Fin de match tendue

Totalement débridée, la rencontre l’est restée jusqu’à la pause puisque l’attaquant de Monaco Breel Embolo, déjà buteur contre le Cameroun (son pays d’origine) a égalisé pour la Suisse en reprenant de près un centre tendu du latéral droit Silvan Widmer (44e).

A peine le temps de souffler à la pause, et la folle rencontre a repris sur les mêmes bases, avec un troisième but de la Nati inscrit à la conclusion d’une action, d’école: un centre de Shaqiri pour Ruben Vargas dont la déviation géniale a trouvé Remo Freuler, seul au deuxième poteau (48e).

Plus tard, Breel Embolo a semblé avoir des mots avec des joueurs serbes, et à la 78e minute un appel au micro du stade a demandé au public d’arrêter les chants et comportements discriminatoires. Les dernières minutes de la rencontre ont été tendues, notamment lors d’une échauffourée dans le temps additionnel entre Xhaka et Milenkovic, tous les deux avertis (90+5).

Pour les deux équipes l’histoire a semblé se répéter puisque la Suisse avait déjà battu la Serbie en phase de poules lors du Mondial-2018 en Russie, avec deux buts de Shaqiri (déjà) et de Xhaka pour la Nati, contre un seul de Mitrovic. Trois joueurs encore présents ce vendredi à Doha pour une même issue: les huitièmes pour la Suisse et le retour à la maison pour les Serbes.

En parallèle, le Brésil, déjà qualifié après deux victoires a payé comptant sa revue d’effectif et concédé son premier revers (1-0) vendredi dans le groupe G du Mondial-2022 contre le Cameroun, qui sort la tête haute.

Un supporter libanais du Brésil assistant au match de son équipe favorite vendredi à Doha

Aucune équipe n’a donc fait un carton plein lors du premier tour et aucune défense n’est plus étanche alors que la Seleçao, première de sa poule avec sept points, sera opposée en huitièmes de finale à la Corée du Sud.

La faute en revient à un coup de tête tardif d’Aboubakar (90e+1), exclu dans la foulée pour un deuxième avertissement évitable, qui a récompensé le plan de jeu parfaitement réalisé de ses coéquipiers et leur permet de finir finalement troisième avec quatre points.

Même avec une équipe largement remaniée au sein de laquelle Dani Alves est devenu à 39 ans le plus vieux Brésilien à disputer un match en Coupe du monde, il y avait pourtant mieux à faire pour Martinelli & Co. Mais l’attaquant d’Arsenal, sous les yeux d’un Neymar enjoué malgré son entorse de la cheville, a à chaque fois trouvé Epassy sur sa route (14e, 45e+2, 56e).

Supérieurs techniquement et dans le jeu malgré leur déficit de puissance et probablement de repères collectifs, les Brésiliens, même avec leurs entrants, ont pourtant donné l’impression de privilégier le geste parfait à tout prix, à l’image de Pedro cherchant face au but la lucarne (89e), plutôt qu’une troisième victoire.

En face, le Cameroun, qui a essayé et souvent réussi à bloquer haut les Brésiliens et à les empêcher de prendre de la vitesse quitte à commettre des fautes, s’est donc peu à peu enhardi. Rassuré derrière par sa charnière expérimentale Wooh-Ebosse, les Lions Indomptables ont même réussi à poser à leur adversaire des problèmes que personne ne leur avait encore posés.

Avant Mbeumo, dont la tête piquée (45e+3) a trouvé Ederson sur sa route, personne n’avait ainsi réussi à cadrer un tir contre les hommes de Tite depuis le début du Mondial. Finalement, cette victoire historique met fin à deux séries qui couraient de chaque côté : celle de neuf matches sans victoire pour des Lions Indomptables renvoyés sans ménagement à la maison depuis 1994, et celle de 17 rencontres sans revers du Brésil au premier tour.

AFP