De nouveau " flamboyant " comme en 2018, le " petit prince " Antoine Griezmann chasse une seconde étoile au Mondial qatari dans un nouveau rôle, suscitant l’admiration de ses aînés, français ou étrangers, louant auprès de l’AFP un joueur " exceptionnel " qui " se transcende " en sélection.

" Fais de ta vie un rêve et d’un rêve, une réalité ": la formule prêtée à l’écrivain aviateur Antoine de Saint-Exupéry, auteur du conte à succès " Le petit prince ", colle à la peau du meneur de jeu des Bleus, et même littéralement puisqu’elle figure sur un tatouage de son avant-bras droit.

Né à Mâcon, le joueur a enchaîné à l’adolescence des essais infructueux dans plusieurs clubs français, notamment à Lyon qui l’avait jugé trop frêle. L’Espagne l’a fait grandir, de la Real Sociedad à l’Atlético Madrid, mais c’est avec la sélection qu’il rêve en grand et cela se voit, à l’étranger.

" Quand il joue avec la France, il se transcende, il se plie en quatre ", c’est alors " un autre joueur ", " un joueur de classe mondiale ", affirme l’ancien buteur sénégalais El-Hadji Diouf. " Griezmann joue le rôle de Pogba, Kanté et Benzema, il fait une Coupe du monde impressionnante ", salue aussi Pablo Zabaleta, l’ex-défenseur de l’Argentine, adversaire des Bleus dimanche en finale.

Adaptation parfaite

Les anciens internationaux français interrogés par l’AFP rendent tous hommage au N.7 des Bleus, à l’abattage remarquable durant cette Coupe du monde dans un rôle de milieu reculé bien différent du poste d’attaquant occupé il y a quatre ans en Russie.

" Il est hors normes, exceptionnel à tous points de vue ", s’emballe Luis Fernandez, milieu champion d’Europe en 1984. " Dans le cœur du jeu, il est précis, présent. Je l’admire de la même manière que j’ai admiré N’Golo Kanté à la dernière Coupe du monde. Dans ce registre, il est partout, il est efficace et il apporte sa touche à lui ".

Griezmann est celui qui stabilise le navire bleu quand il tangue en plein match, selon lui. " Dans ces moments, il est présent, il ne baisse pas les bras, il ne se cache pas, il assume ". Il permet " à des garçons comme Mbappé, Giroud, Dembélé, Tchouaméni et Rabiot, d’avoir un leader sur qui s’appuyer. Il ne fait pas de bruit, il ne fait pas de vagues, il est heureux ".

" Tant qu’Antoine n’avait pas été utilisé à ce poste-là, on ne pouvait pas s’en douter. Il a épousé ce rôle avec une grande envie et une grande réussite ", appuie l’ancien défenseur Mikaël Silvestre, pointant son rôle " encore vital " en demi-finale face au Maroc.

Milieu ratisseur, Griezmann a sacrifié une partie de ses prétentions offensives pour assurer l’équilibre d’une équipe riche en attaquants. Sa série sans but marqué, débutée bien avant le Mondial, s’étire désormais à quatorze matches.

" Ces deux dernières années, il marquait des buts mais ses prestations étaient peut-être plus en-deçà ", remarque Youri Djorkaeff, ex-attaquant ou milieu offensif. " Là, il est flamboyant, il a tout de suite compris son rôle, dès le premier match. C’est l’équilibre de cette force offensive ", souligne le champion du monde 1998 et champion d’Europe 2000.

" Dans le onze de légende "

Pour Fernandez, sa réussite actuelle est d’autant plus brillante qu’il a traversé des périodes sombres durant deux années manquées au Barça (2019-2021).

" Il pensait qu’il allait passer un cap, être sur le chemin de Messi, ce qui n’a pas été le cas " et ce choix de carrière " l’a fait reculer, redescendre, douter ". En revenant à l’Atlético, " il a réussi à retourner la situation, bravo à lui, il faut être costaud, très fort mentalement. "

Pour l’ancien milieu du PSG, actuel consultant pour beIN Sports, Griezmann serait assurément " une légende en France " s’il gagnait une deuxième Coupe du monde, dimanche, à 31 ans. " Déjà, en gagner une… Moi je l’ai pas gagnée, je peux vous dire que c’est important de la gagner ".

Où placer " Grizou " dans le livre d’or du football tricolore? " Dans le onze de légende de l’équipe de France, il y aurait de la concurrence avec Platini, avec Zidane, peut-être qu’on pourrait le mettre comme milieu relayeur. Mais il fait partie de ces garçons-là ", assure Fernandez.

Mercredi, le N.7 des Bleus a confié avoir " pleuré " après la demie gagnée contre la Belgique en 2018, mais pas cette fois après le Maroc.

" Au lieu de fêter la finale, on a les pieds sur terre ", a lancé le " petit prince " des Bleus. Pour espérer décrocher une deuxième étoile, c’est probablement l’idéal.

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