Le championnat du monde des rallyes (WRC) entre dans l’ère de la motorisation hybride, sans avoir réussi à attirer de nouveaux constructeurs. Sportivement, la saison 2022 s’annonce très ouverte, l’octuple champion Sébastien Ogier ayant décidé de ne pas repartir pour une saison complète.

Le WRC version hybride rechargeable commence par le rallye Monte-Carlo, de jeudi à dimanche, avec les mêmes marques qu’en 2021: Toyota, Hyundai et M-Sport Ford.

Il y a pile un an, au Monte-Carlo 2021, le désormais ex-président de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) Jean Todt ne cachait pas son impatience de voir arriver cette technologie, apparue dès 2014 en Formule 1 et désormais bien établie sur les routes: " Enfin! Les rallyes vont avoir une motorisation hybride, on aurait dû y arriver avant, mais finalement l’essentiel est néanmoins d’y arriver. "

En 2019, l’ancien directeur des rallyes à la FIA, Yves Matton, espérait, au moment de l’annonce de l’arrivée de l’hybride, " au moins cinq " constructeurs pour 2022. Ils ne sont pas venus. Le Mondial se contentera des trois mêmes.

Point positif pour le WRC, ces trois-là se sont engagés pour trois saisons. De quoi voir venir jusqu’à fin 2024 et, pourquoi pas, attirer d’autres marques.

" Tous au même stade "

En pratique, les voitures bénéficieront, en plus de leur moteur à combustion, d’une unité hybride permettant un " boost " de puissance. Par exemple, au départ d’une spéciale, les concurrents auront un surplus d’énergie limité, qui s’arrêtera s’ils freinent ou arrêtent d’accélérer.

Par ailleurs, certains secteurs de liaison, entre les spéciales chronométrées, devront être effectués en mode 100% électrique. Néanmoins, lors de la manche inaugurale, seuls 3,66 kilomètres seront parcourus ainsi, soit 0,3% des 1.215 km de liaison…

Une entrée plus que timide alors que nombre de constructeurs sont engagés dans une transition vers le tout électrique pour les véhicules de série à l’horizon 2030-2040 pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Toujours est-il que, sportivement, cette saison est rendue indécise par l’arrivée de l’hybride. Chaque nouvelle technologie amène de possibles changements dans la hiérarchie.

" Il y a eu beaucoup de sang, de sueur et de larmes " à l’usine de M-Sport Ford, a assuré Richard Millener, team principal de l’équipe, samedi lors de la présentation des trois voitures officielles. " Je pense que nous sommes tous au même stade, les voitures sont en train d’être terminées, ça a été un grand défi pour tout le monde. "

" Honnêtement, nous ne savons pas où en sont les autres en réalité avant le départ jeudi soir ", a continué le directeur de M-Sport, distancé par ses deux concurrents ces dernières saisons.

Le programme allégé de Sébastien Ogier (Toyota) redistribue aussi les cartes. L’ogre français qui a raflé tous les titres depuis 2013 (excepté 2019) ne prendra part qu’à quelques rallyes.

Un seul est aujourd’hui confirmé, le Monte-Carlo, son préféré. Sur " ses " routes du sud-est de la France, le natif de Gap fera notamment face au pilote le plus titré de la discipline, Sébastien Loeb et ses neuf sacres, de retour à 47 ans pour au moins une pige avec M-Sport.

Expérience ou jeunesse ?

Passé ce duel d’un autre temps, la voie vers le titre est libre. Les favoris seront Elfyn Evans (Toyota), double vice-champion du monde en titre, Thierry Neuville (Hyundai), qui a lui échoué cinq fois à la 2e place, et Ott Tänak, champion 2019.

Tänak compte revenir à son meilleur niveau après une décevante 5e place: " C’est une nouvelle opportunité, on repart de zéro, les cartes sont sur la table donc à nous de jouer. "

L’hybride va-t-il changer son pilotage? " Nous avons toujours trois pédales, un volant et quatre roues, donc le rallye sera toujours le rallye ", a balayé l’Estonien.

Face à ces pilotes expérimentés, les jeunes talents voudront faire rimer changement de motorisation et changement de génération. Kalle Rovanperä, 21 ans, aura à coup sûr plusieurs atouts dans son jeu. Le Finlandais est devenu l’an dernier le plus jeune vainqueur d’un rallye (Estonie) et a même doublé la mise en Grèce.

Oliver Solberg tentera de l’imiter avec Hyundai. Mais contrairement à Rovanperä, Solberg aura un programme partiel et partagera son volant avec l’Espagnol Dani Sordo.

Autre pilote prometteur, le Français Adrien Fourmaux, 26 ans, s’est vu récompenser de ses bonnes apparitions en 2021 et fera l’ensemble des 13 manches prévues avec M-Sport Ford.

Source AFP

 

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