Le déclic a eu lieu. En crise en janvier, le FC Barcelone, futur adversaire du PSG en Ligue des champions, vient de relancer sa saison avec une série de dix matchs consécutifs sans défaite depuis l’annonce du départ de son entraîneur Xavi Hernandez en fin de saison.

Dimanche au Metropolitano, les champions d’Espagne en titre ont confirmé leur renouveau en signant une victoire éclatante 3-0 sur le terrain d’un Atlético Madrid pas totalement remis de son effort colossal mercredi pour éliminer l’Inter Milan aux tirs au but.

Un septième succès en dix matchs pour les Catalans, métamorphosés et passés de la quatrième à la deuxième place de Liga depuis leur déroute 5-3 à domicile contre Villarreal fin janvier, qui avait poussé Xavi à démissionner pour tenter de libérer un peu son équipe.

La performance de dimanche, peut-être "la meilleure de la saison" selon le technicien catalan, a mis en lumière les éléments qui ont permis au Barça de relever la tête.

Une défense retrouvée

À commencer par une défense impériale, qui vient d’enchaîner quatre journées sans encaisser de buts pour la première fois de la saison après des mois de fébrilité qui lui ont coûté cher en Liga (huit points de retard sur le Real), en Supercoupe d’Espagne (humiliation 4-1 en finale contre le Real) et en Coupe du Roi (élimination dès les quarts).

Dans les cordes et critiqué pour ses choix, Xavi a répondu en replaçant le défenseur danois Andreas Christensen au milieu de terrain, pour lancer le jeune central espagnol Pau Cubarsi, 17 ans, aux côtés de Ronald Araujo.

Un choix payant qui, combiné au retour en forme dans les buts de Marc-André ter Stegen et à la montée en puissance de Jules Koundé comme latéral droit, a apporté plus de sérénité et de contrôle aux Blaugranas.

"J’ai senti que Pau Cubarsi était prêt" avait déclaré le coach catalan après l’avoir titularisé contre le Betis à la veille de son 17e anniversaire.

"Quand il a le ballon, mon rythme cardiaque ne s’accélère pas. C’est la meilleure qualité de Cubarsi, un gamin de 17 ans qui est tranquille lorsqu’il a le ballon et qui, lorsqu’il doit jouer direct, le fait avec intelligence. Il est merveilleux", a-t-il lancé après la performance remarquée du jeune défenseur face à Naples.

Des jeunes sans peur

Appelé en sélection après seulement une douzaine de matchs disputés en pro, Cubarsi est le dernier venu d’une nouvelle génération dorée formée à la Masia ayant parfaitement comblé les lacunes d’un effectif décimé par les blessures.

Du haut de ses 16 ans, Lamine Yamal porte le club catalan sur ses épaules pourtant encore frêles, en remplissant le rôle de catalyseur qu’occupait Ousmane Dembélé jusqu’à son départ au PSG cet été.

Le gaucher bat tous les records de précocité à sa portée et est devenu incontournable au Barça et en sélection, avec déjà 44 rencontres disputées toutes compétitions confondues, pour huit buts et cinq passes décisives. Jusqu’à être comparé avec l’idole Lionel Messi, pour sa tendance à rentrer sur son pied gauche pour enrouler depuis son aile droite.

En l’absence de Gavi, 19 ans, autre pépite déjà installée dans l’équipe, c’est Fermin Lopez, 20 ans, qui s’est affirmé au milieu en se montrant décisif à chaque apparition, avec une envie et une activité similaire.

Titulaire au poste de latéral gauche dimanche après le forfait de Cancelo, Hector Fort, 17 ans, a également montré de belles promesses.

Des leaders qui assument

Au milieu de ces jeunes talents, Robert Lewandowski (35 ans) et Ilkay Gündogan (33 ans) ont rehaussé leur niveau, le buteur polonais retrouvant son efficacité devant le but et le métronome allemand son influence dans l’entrejeu.

Meilleur buteur de Liga l’an passé mais décevant en première partie de saison, Lewandowski est impliqué sur quinze buts en 2024, avec 11 réalisations et 4 passes décisives, dont deux contre l’Atlético.

Gündogan, libéré par le replacement de Christensen en sentinelle, joue plus haut et brille à la construction et dans les dernières passes, comme il le faisait à Manchester City.

Le PSG est prévenu: le grand Barça n’est pas encore de retour, mais sa version actuelle est la meilleure depuis bien longtemps.

Pierre Daccache, avec AFP