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La Libanaise Mariana Sahakian sera bien aux prochains Jeux olympiques de Paris, du 26 juillet au 11 août. La pongiste d’al-Nadwa Koumatieh a décroché son billet ce dimanche en tournoi de qualification, en Irak.

La championne du Liban de tennis de table, Mariana Sahakian, s’est qualifiée pour les Jeux olympiques d’été qui se tiendront dans la capitale française, Paris, du 26 juillet au 11 août prochain, après avoir remporté le titre de la catégorie simple dames au championnat d’Asie de l’Ouest qui s’est déroulé à Sulaymaniyah (Irak). Sahakian a arraché son billet pour les JO après avoir gagné la finale du championnat d’Asie de l’Ouest contre la Syrienne Hind Zaza (4-1). Mariana Sahakian a ainsi sécurisé sa place olympique dans l’épreuve du simple féminin en étant la joueuse de tennis de table la mieux classéée de sa zone.

Sahakian avait auparavant éliminé en demi-finale la championne de Bahreïn, Maryam Alali, en s’imposant (4-0) pour se hisser en finale.

Naissance en Arménie

Née le 2 septembre 1977 en Arménie, Mariana Sahakian acquiert la nationalité libanaise par mariage en 2002. Elle s’installe la même année avec son mari au Liban et rejoint aussitôt le club Homenetmen avec lequel elle sera sacrée championne du Liban en 2003. Du haut de son 1,55 m, elle domine alors sans partage le championnat local jusqu’en 2007, année où elle retourne en Arménie. Sans surprise, elle y rafle aussi, pendant six ans, tous les titres locaux.

En 2014, elle revient au Liban et rejoint les rangs du club Nadwa (Komatieh) avec qui elle gagne le championnat national trois saisons de suite. Deux ans plus tard, Sahakian se qualifie pour les Jeux olympiques 2016, à Rio, après avoir triomphé aux championnats d’Asie de l’Ouest, à Hong Kong. Elle rejoint ainsi les 64 meilleures pongistes mondiales à avoir l’honneur de représenter leur pays aux Jeux olympiques. Malheureusement, à Rio, dans l’épreuve du simple féminin, Mariana Sahakian est éliminée dès le tour préliminaire par la Nigériane Olufunke Oshonaike. Quatre ans plus tard, elle manque d’un cheveu la qualification pour les Jeux 2020 face à sa rivale régionale syrienne, Hind Zaza.

L’explosion du 4 août 2020 la pousse une fois de plus à plier bagage à la recherche de cieux plus cléments. Elle décide de rentrer en Arménie où elle réside depuis lors, faisant des allers-retours pour disputer les compétitions locales et régionales avec son club du Nadwa.

Pour Mariana Sahakian le rêve olympique est devenu réalité à force de travail et de ténacité, mais aussi grâce à beaucoup de talent.

En participant aux J.O., Mariana Sahakian sera la quatrième pongiste du pays du Cèdre à prendre part à cette grande fête du sport internationale, après Larissa Chouaib, en 1996, à Atlanta, Tvin Carole Moumjoghlian, en 2012, à Londres, et elle-même, en 2016, à Rio.

Georges Kopaly

Contacté par Ici Beyrouth, dimanche, le président de la Fédération libanaise de tennis de table, Georges Kopaly, ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à son sujet: "Mariana Sahakian a un talent hors du commun. Son style est imprévisible et elle surprend toujours ses adversaires par ses coups bien placés. D’ailleurs, elle ne s’entraîne qu’avec des partenaires masculins, tellement son niveau est élevé au niveau local!… En revanche, à l’inverse des autres pongistes qui représenteront leurs pays aux Jeux de Paris, Mariana dispose d’un budget réduit. En effet, la fédération n’a reçu aucune subvention de l’État depuis 5 ans", révèle amèrement Kopaly. "Qu’à cela ne tienne, le fait de se qualifier représente une gageure en soi pour notre pauvre pays", ajoute-t-il fièrement. "Qui sait, peut-être que Mariana créera une énorme surprise à Paris?"

C’est là tout le mal qu’on lui souhaite.