Peter Bosz et Antoine Kombouaré ont joué ensemble une demi-saison à Toulon, ils se retrouvent samedi sur le banc de Lyon et Nantes (22h00), à l’issue de saisons contrastées mais avec les mêmes questions sur leur avenir.

C’était à l’automne 1990, une parenthèse de 6 mois entre Nantes et le PSG pour Kombouaré, alors défenseur, tandis que Bosz, milieu de terrain, a passé 3 ans à Toulon (1988-1991).

Désormais entraîneurs, avec tous deux encore un an de contrat, ils se retrouvent au coude à coude en championnat: Lyon est 8e avec 55 points et Nantes 9e à une longueur.

Pour Bosz, un échec cuisant, pour Kombouaré, une réussite exceptionnelle.  Avec le deuxième budget de Ligue 1, Lyon ne sera pas européen la saison prochaine, pour la première fois depuis 1997, à l’exception de l’accident de 2020 (7e à la suspension du championnat en raison de la pandémie de Covid).

Actuellement en négociations avec de nouveaux actionnaires visant à remplacer Pathé et les Chinois d’IDG, le président de Lyon, Jean-Michel Aulas a laissé entendre que ses futurs partenaires auraient leur mot à dire sur le maintien ou non du technicien néerlandais.

" Aujourd’hui, que ce soit pour la relation avec l’académie ou le choix de jeu, très offensif, je pense, en ce qui me concerne, qu’il serait une erreur de décider de changer ", a-t-il déclaré mercredi.  Mais " on attendra la confirmation des nouveaux partenaires ", a poursuivi le dirigeant de 73 ans.

" Prouver autre chose "

Arrivé à l’été 2021, Bosz pourrait intéresser l’Ajax Amsterdam, l’un de ses anciens clubs. Parallèlement, Lyon garde un oeil sur les frustrations de Christophe Galtier à Nice, au cas où l’ancien entraîneur des Verts se libère. Mais Bosz ne semble pas prêt à faire ses bagages.

" Je n’ai pas l’impression d’être moins soutenu ", a-t-il déclaré jeudi. " Bien sûr que je veux rester (…). J’ai envie de prouver autre chose la saison prochaine ", a-t-il ajouté, en assurant avoir été très régulièrement consulté sur le mercato à venir.

A Nantes, c’est Kombouaré qui a mis les pieds dans le plat samedi soir, quelques minutes après le triomphe nantais en Coupe de France. " La relation quotidienne avec le président (Waldemar Kita) n’est pas facile ", a-t-il lancé au Stade de France.

" Je ne vous apprends rien quand je vous dis que depuis 5 mois on a compartimenté… ", a-t-il ajouté mardi en conférence de presse. Arrivé en février 2021 à la tête d’une équipe qui filait droit vers la Ligue 2, alors qu’il restait lui-même sur un échec cuisant la saison précédente à Toulouse, l’entraîneur kanak a su remettre les têtes suffisamment à l’endroit pour arracher le maintien en barrages.

" J’ai payé ma dette "

Et avec un effectif quasiment inchangé, il a décroché cette saison en coupe de France le premier titre nantais depuis 2001, avec un parcours tout à fait honorable en L1, ponctué de succès – contre le PSG en février ou contre Rennes mercredi – qui ont fait vibrer la Beaujoire comme rarement ces dernières années.

Lui que le FC Nantes avait fait venir de Nouvelle-Calédonie au début des années 1980 se décrit ces jours-ci comme un homme heureux et un entraîneur comblé. Mais il a aussi prévenu: " J’ai payé ma dette ".

Inhabituellement sobre, Kita a regretté un " manque de courtoisie " de la part de son entraîneur. Kombouaré, en position de force, cherche peut-être à imposer des garanties en vue de la saison prochaine.

Mais le président nantais, grand dévoreur d’entraîneurs, reste imprévisible, et pourrait lui aussi être tenté de profiter de la bonne étoile nantaise pour céder le club à bon prix. Surtout, Kombouaré sait qu’il sera difficile de faire aussi bien la saison prochaine.

Certes, la perspective d’une première campagne européenne depuis le début des années 2000 est alléchante, mais elle pourrait se révéler risquée dans cette saison à 4 relégations. Or, si Nantes a récemment prolongé Nicolas Pallois ou Pedro Chirivella, plusieurs autres cadres – Blas, Lafont, Simon… – pourraient s’envoler comme Randal Kolo Muani. Et s’il reste, Kombouaré devra s’entendre avec Kita pour les remplacer.