Iga Swiatek, première joueuse mondiale, qui pourrait remporter samedi son deuxième titre à Roland-Garros, a toujours fait preuve d’un tempérament combatif, dès ses premières frappes sur les courts de tennis de la capitale polonaise.

" C’était une petite fille qui voulait apprendre à jouer le plus vite possible. Et quand elle a appris, ce qui comptait le plus pour elle c’était de gagner ", se rappelle Artur Szostaczko, son premier entraîneur.

" C’était une combattante… Je savais que si cela allait jusqu’au tie-break, il n’y avait pas à s’inquiéter – elle n’allait pas craquer ", raconte à l’AFP cet homme de 51 ans.

M. Szostaczko est toujours entraîneur sur ce même court en terre battue où la future vedette polonaise a tenu sa première raquette et s’est essayée à frapper une balle contre un mur en béton, pendant que sa sœur aînée s’entraînait à côté.

" A gauche, à droite, elle n’arrêtait pas de courir pour rattraper la balle, ça l’amusait ", raconte-t-il devant ce mur couvert de graffitis multicolores du club de tennis Warszawianka.

" D’habitude, un enfant a du mal à frapper ne serait-ce qu’une ou deux balles d’affilée, alors qu’elle était capable de tenir des dizaines de coups ", ajoute l’entraîneur qui, comme Swiatek, porte toujours une casquette sur la tête.

M. Szostaczko a suivi les deux sœurs talentueuses – dont le père Tomasz a participé au concours d’aviron des Jeux olympiques de Seoul en 1988 – pendant cinq ans, jusqu’à ce que Iga ait 10 ans.

Une décennie plus tard, Iga Swiatek est au sommet du tennis féminin, avec à son compte le titre à Roland Garros 2020 et une série ininterrompue de 34 victoires sur le circuit.

Si elle réussit à battre Coco Gauff en finale, samedi, la jeune Polonaise égalera le record détenu par Venus Williams, de la plus longue série de victoires chez les femmes, depuis 2000.

Artur Szostaczko est fier de son ancienne élève. Il garde toujours en tête l’image de cette enfant amusante, toujours avec des couettes, toujours en mouvement, avec une coordination phénoménale et l’éternel sourire aux lèvres.

" Je lui ai appris à jouer de manière agressive parce que c’est l’avenir du tennis. Aujourd’hui elle le fait de manière formidable ", souligne-t-il.

Les sœurs Swiatek

Les sœurs Swiatek sont passées ensuite chez Michal Kaznowski, alors entraîneur au club de tennis Mera, aussi dans la capitale polonaise.

Il se rappelle qu’Iga voulait toujours être traitée sur un pied d’égalité avec sa grande sœur.

" Iga s’est vraiment mise en colère contre moi une fois quand j’ai proposé un exercice et donné huit balles à jouer à Agata et seulement six à elle ", raconte à l’AFP cet homme de 35 ans.

" Elle est allée voir son père pour lui dire qu’elle voulait avoir autant (de balles) qu’Agata ", sourit-il, tout en qualifiant leur rivalité de " saine ".

Selon lui, Agata était tout aussi talentueuse et avait même l’avantage d’être plus grande, mais ses blessures ont annihilé les chances de ce qui aurait pu être la réponse polonaise aux sœurs Williams.

La jeune Swiatek a continué à s’entraîner sous la direction de Michal Kaznowski jusqu’à l’âge de 15 ans.

Ils s’étaient inspirés de la phrase devenue célèbre de Serena Williams quand elle avait 11 ans, qui, lorsqu’on lui avait demandé à qui elle voulait ressembler, a répondu: " J’aimerais que les autres soient comme moi ".

" Nous avons suivi cette idée… pour développer son propre style, sa propre personnalité ", indique M. Kaznowski.

Ils se sont tournés vers le tennis masculin pour trouver des modèles à suivre, évitant d’en chercher parmi les joueuses, de crainte qu’Iga ne se retrouve un jour face à l’une d’entre elles.

" Nous voulions qu’elle soit capable de jouer contre les meilleures joueuses, sans appréhender ", explique-t-il.

" Comme nous pouvons le constater, cela a fonctionné. Elle est là, au sommet, et maintenant tout le monde veut être comme Iga. "

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