En l’absence du champion olympique du 100 mètres Marcell Jacobs, un autre médaillé d’or italien des derniers JO, le sauteur Gianmarco Tamberi, veut faire monter la température jeudi à Rome lors de la cinquième étape de la Ligue de diamant.

En Italie, personne n’a oublié cette image: Jacobs et Tamberi dans les bras l’un de l’autre, en ce 1er août 2021 à Tokyo, quelques instants après avoir chacun décroché le Graal olympique, à quelque vingt minutes d’écart.

Cette embrassade dorée avait incarné l’été " magique " du sport italien, revenu de Tokyo avec 40 médailles, un record, dont cinq d’or en athlétisme, quelques semaines après la victoire des Azzurri de Roberto Mancini à l’Euro de football.

Cette fois, il n’y aura pas d’effusions communes: Marcell Jacobs a préféré renoncer au " Golden Gala " de Rome, la ville où il vit et s’entraîne, en raison d’une petite élongation à une cuisse – a priori désormais guérie – qui l’a déjà privé de la récente étape de la Ligue de diamant à Eugene (États-Unis).

Le champion olympique du 100 m a voulu éviter tout risque en vue des Mondiaux (15-24 juillet), où il entend confirmer sa victoire surprise de Tokyo.

Jacobs en soutien

Le public italien pourra se consoler avec la présence, sur 200 mètres, des trois autres membres du relais italien sacré avec Jacobs sur le 4×100 m olympique: Filippo Tortu, Fausto Desalu et Lorenzo Patta.

Mais celui qui sera au cœur de l’attention sera Gianmarco Tamberi, en quête d’une première victoire sur les bords du Tibre.

" Je suis désolé pour Marcell. Après ce que nous avons fait aux Jeux, cela aurait été fantastique de le refaire ici, devant notre public, au cours de la compétition d’athlétisme la plus importante en Italie ", a souligné mercredi devant la presse le champion olympique de saut en hauteur.

" Le plus déçu, c’est évidemment lui. Mais il va venir nous soutenir. C’est mieux qu’il prenne soin de lui et se prépare au mieux pour les Mondiaux ", ajoute celui qui ne cache pas ses propres ambitions: " J’ai souvent fait de bonne performances ici, 2e ou 3e, mais je n’ai jamais gagné. Ce serait le bon moment, je le veux vraiment ".

Le sauteur connu pour sa " demi-barbe " monte tranquillement en puissance. Après des débuts moyens à Doha (2,20 m) mi-mai, il a passé 2,30 m à Ostrava (République tchèque) le 31 mai, la veille de son 30e anniversaire.

Médailles et alliances

" Le début de la saison a été un peu difficile. Si l’objectif est d’abord de gagner demain, je vais essayer de continuer à sauter plus haut encore, pour régler quelques aspect techniques en vue des Mondiaux ", souligne l’athlète installé à Ancone.

Ces Mondiaux de Eugene, " Gimbo " en a fait l’objectif N.1 de sa saison, lui qui s’est bel et bien libéré d’un poids en conquérant l’or au Japon. Ce poids, c’était cette blessure à une cheville en 2016 qui l’avait privé des Jeux de Rio, alors qu’il réalisait sa plus belle saison (champion du monde indoor, champion d’Europe), restée comme un souvenir plombant.

A Tokyo, il a pu embrasser de bonheur le plâtre souvenir de cette mauvaise période, emmené dans ses bagages, après avoir décroché la médaille d’or, partagée avec le Qatarien Mutaz Essa Barshim (2,37 m).

Son rival et ami qui ne sera lui pas à Rome pour les retrouvailles annoncées.

" Il m’avait dit qu’il n’était pas à 100%. Il n’a pas résolu son problème physique. Je suis désolé, mais on se reverra à coup sûr à Eugene ", assure l’Italien.

Lequel, après la médaille espérée aux Mondiaux, a un autre grand rendez-vous à son agenda estival: son mariage prévu début septembre. Avec pour les jeunes époux des alliances en or ou en argent?