La belle machine a connu trop de ratés: souvent pénalisé, réduit à 14 à deux reprises, Toulouse a été puni vendredi de ses imperfections et de son indiscipline par l’impeccable réussite du buteur castrais Benjamin Urdapilleta et a ainsi laissé son voisin filer en finale du Top 14.

Il y a les points qui n’ont pas été marqués: une transformation de Thomas Ramos après l’essai magnifique de Romain Ntamack qui avait remis le Stade Toulousain en jeu au coeur d’une période de grande souffrance, et une pénalité manquée par le même Ramos à la 73e minute, lointaine mais en face des poteaux, qui elle aussi aurait pu replacer les champions en titre devant.

Il y a aussi eu tout au long du match trop de petites erreurs et de scories, comme ce ballon perdu par Ntamack qui a offert à Castres un belle occasion d’essai (6e minute), finalement refusé pour un en-avant. L’ouvreur toulousain a aussi manqué la touche sur une pénalité (18e), comme Ramos ensuite en deuxième période, et n’a pas forcément fait le bon choix sur un drop qui a filé à côté des poteaux castrais (13e).

Mais il y a surtout les points que Toulouse a donnés à Castres quand le champion de France s’est retrouvé en infériorité numérique, par deux fois.

A la 22e minute, le deuxième ligne du Stade Rory Arnold a ainsi été sorti pendant 10 minutes pour un placage de l’épaule contre le visage de l’ailier castrais Filippo Nakosi. Furieux, l’entraîneur adjoint de Toulouse Jean Bouilhou a ensuite reconnu que la sanction était " méritée ".

Mais elle a surtout pesé lourd au tableau d’affichage car cinq minutes après, l’ouvreur castrais Benjamin Urdapilleta, ensuite nommé homme du match, marquait une pénalité qui laissait son équipe à portée de Toulouse (10-6) malgré un début de match compliqué.

" Trop indisciplinés "

Tout au long du match, l’Argentin au superbe pied gauche a presque tout réussi. A la 21e minute, il avait ainsi marqué une superbe pénalité d’un coup de pied tendu de plus de 45m, excentré à droite.

Il a aussi brillé d’une géniale passe au pied, gauche toujours, pour Geoffrey Palis qui a cru marquer, mais n’avait pas totalement aplati (38e). Les cinq points de l’essai ont tout de même été remplacés par trois points de pénalité, ce qui en faisait déjà six concédés par Toulouse en situation d’infériorité numérique.

Ça n’était pas fini. Urdapilleta a encore transformé en début de deuxième période l’essai de Santiago Arata, à nouveau inscrit alors que Toulouse évoluait à 14 après le carton jaune reçu par le talonneur Julien Marchand, coupable d’avoir frappé sur la main d’un Castrais juste devant sa ligne.

Au bout du compte, ce sont donc 13 points que les Castrais ont marqué en supériorité numérique, un total bien trop lourd pour Toulouse, qui vendredi comme tout au long de la saison, a connu trop de hauts et de bas.

" On a fait des fautes, on a été trop indisciplinés. Et on savait que eux, ils seraient présents ", a reconnu Jelonch sur Canal +.

" Il y a beaucoup d’indiscipline sur ce match et les deux cartons jaunes ont fait beaucoup de mal. Eux ils ont été réalistes, avec Urdapilleta et son super jeu au pied, il a été un très grand joueur sur ce match. Ils méritent leur victoire et leur finale ", a ajouté le flanker du Stade.