Avantage van Aert ! Le Belge, porteur du maillot vert, a gagné la 8e étape du Tour de France dans un sprint disputé par le maillot jaune, le Slovène Tadej Pogacar, samedi à Lausanne.

Pogacar, vainqueur des deux étapes précédentes, a dû s’incliner cette fois. Mais sa troisième place lui vaut de prendre 4 secondes supplémentaires et de porter son avance au classement général à 39 secondes sur le Danois Jonas Vingegaard.

Pour le Slovène, double tenant du titre, qui a passé une journée tranquille, la menace est venue hors de la course proprement dite: un de ses équipiers, le Norvégien Vegard Stake Laengen, a quitté le Tour à cause d’un test positif au covid-19.

Car le Tour a été rattrapé par la nouvelle vague du coronavirus. Outre Laengen, un autre coureur, le Français Geoffrey Bouchard, a dû lui aussi s’en aller pour le même motif. Chaque équipe multiplie les tests de détection pour parer au danger mais la menace se précise.

Une maxi-chute en début d’étape

" Le covid n’est pas mon rival ", a commenté Pogacar après l’arrivée. " C’est juste un facteur qui affecte les choses. Mes adversaires sont d’abord les Jumbo et les Ineos ".

Dans cette étape de 186,3 kilomètres, un danger plus immédiat a rappelé les risques encourus à tout moment. Neuf kilomètres après le départ de Dole, une maxi-chute a jeté à terre ou retardé de nombreux coureurs (Pogacar, G. Thomas, Roglic, Quintana, Schachmann, Bardet, Gaudu, etc.). Le peloton, à l’initiative de l’équipe UAE du maillot jaune, a ralenti l’allure pour permettre le retour des retardataires.

L’épisode a modifié les stratégies d’équipes et privé les spectateurs de la bataille habituelle en début d’étape pour prendre l’échappée. Le trio, en avant dès le 7e kilomètre, a pris le large et ouvert la route menant vers la Suisse.

L’Italien Mattia Cattaneo, le Britannique Fred Wright et le Belge Frederik Frison, lequel a été distancé ensuite, ont contraint le peloton à rouler à bonne allure jusqu’à l’approche de Lausanne. Wright, le dernier à résister, n’a été débordé que dans la côte d’arrivée (4,8 km à 4,6 %), à 3500 mètres de la ligne.

Au sprint, van Aert, un temps enfermé, a fini par trouver l’ouverture et devancer sans coupr férir l’Australien Michael Matthews, déjà deuxième jeudi à Longwy.

A égalité avec Pogacar

Ce jour-là, van Aert s’était lancé dans un baroud d’honneur spectaculaire pour défendre son maillot jaune, aux allures de raid suicidaire. La victoire, de ce fait, était revenue à Pogacar. A eux deux, le Belge et le Slovène ont gagné la moitié des étapes courues jusqu’à présent, sans laisser beaucoup d’espace à leurs adversaires.

" L’équipe a travaillé, je devais terminer le boulot ", a commenté van Aert. " C’était l’occasion aussi de marquer des points pour le maillot vert ", le grand objectif du superman belge qui a marqué les esprit par son coup de force, mardi dernier à Calais.

Pour l’anecdote, van Aert a égalisé avec Pogacar au nombre de succès d’étape dans le Tour (8). Mais le Belge a débuté un an plus tôt (en 2019) dans le Tour par rapport au Slovène.

" J’ai pris plaisir dans la dernière montée ", a commenté le maillot jaune. " J’adore ce genre de sprints. Quand j’étais petit, je terminais dernier. Maintenant, je peux rivaliser sur les arrivées en côte. Sur le plat, c’est plus compliqué ".

" Aujourd’hui, je me suis peut-être un peu raté, van Aert m’a passé en survitesse ", a ajouté le Slovène.

Côté français, Thibaut Pinot a cumulé les malheurs. Victime d’une chute sans gravité apparente dans une montée, il a été heurté au visage quelques instants plus tard par la musette tendue par un assistant d’équipe.

" Une journée compliquée ", a reconnu ensuite le Franc-Comtois. " Les sensations n’étaient pas top, pas grand-chose n’allait aujourd’hui ".