L’équipe de France féminine a subi un coup dur vendredi, au lendemain de sa qualification en quarts de finale de l’Euro, avec la perte sur blessure de son attaquante vedette Marie-Antoinette Katoto, gravement blessée à un genou et contrainte de jeter l’éponge.

L’image de la buteuse quittant le stade de Rotherham en béquilles, après le succès étriqué contre la Belgique (2-1), jeudi, avait jeté un voile sur les Bleues, inquiètes dans l’attente du verdict médical.

Celui-ci est tombé vendredi après-midi, sans appel: la N.9 souffre d’une " entorse du genou droit avec lésion du ligament croisé antérieur et ménisque fissuré ", a indiqué la Fédération française de football dans un communiqué.

Katoto est donc " forfait pour le reste de l’Euro 2022 " et " remise à la disposition de son club ", le Paris Saint-Germain, a précisé la FFF.

Vendredi, l’attaquante est venue assister à l’entraînement des Bleues, en béquilles et avec une attelle à la jambe droite. Elle a eu une longue discussion avec la sélectionneuse Corinne Diacre au bord du terrain, selon un journaliste de l’AFP présent sur place.

La durée d’indisponibilité n’est pas connue, mais elle devrait s’étirer sur plusieurs mois, une contrariété à long terme pour le PSG, qui a prolongé sa " titi " le 1er juillet après une âpre négociation, une contrariété immédiate pour l’équipe de France.

Les Bleues ont pris la route des quarts sans grand souci sur le terrain, avec deux succès initiaux contre l’Italie (5-1) et la Belgique (2-1), empochant la qualification avant même le dernier match de groupe lundi contre l’Islande.

Pas de remplacement possible

La prochaine rencontre à enjeu aura lieu dans huit jours, avec un quart de finale à disputer le 23 juillet contre, probablement, la Suède ou les Pays-Bas. Et les Françaises ne seront plus que vingt-deux.

Selon le règlement de l’UEFA, en effet, seule une gardienne peut être remplacée " en cas de blessure ou de maladie grave " durant le tournoi. Concernant les joueuses de champ, en revanche, aucun remplacement n’est permis après le premier match.

Jeudi soir, la sélectionneuse avait soufflé le chaud et le froid devant les caméras.

" Ça ne semble pas méchant, mais elle a mal en tout cas ", a déclaré Diacre à la mi-temps sur TF1. " Je ne suis pas docteur ", mais " pour le moment c’est une entorse au genou ", a-t-elle précisé ensuite en conférence de presse.

A l’échauffement, jeudi, " MAK " était apparue avec des bandes bleues placées sur le côté et derrière son genou droit, un premier indice laissant deviner une contrariété.

De fait, un choc avec une coéquipière durant la séance d’entraînement de la veille, tenue largement à huis clos, avait déclenché une petite alerte dans le camp français. L’information n’avait cependant pas filtré et le staff de Diacre avait décidé de l’aligner d’entrée malgré tout.

" Hier (mercredi), elle s’est pris juste un coup, aujourd’hui (jeudi) c’est une entorse donc rien à voir, mais effectivement c’est sur le même genou ", a nuancé la sélectionneuse dans la salle de conférence du New York stadium.

16 buts en 15 sélections

Du haut de ses 23 ans, l’avant-centre née à Colombes (Hauts-de-Seine) était présentée comme une des têtes d’affiche de l’Euro anglais, sa première grande compétition internationale, disputée trois ans après sa non-sélection controversée au Mondial-2019.

Depuis la Coupe du monde en France, " MAK " a éteint les doutes que Diacre avait elle-même mis en évidence, à savoir une incapacité à briller dans les grands rendez-vous.

Cette saison, le rendement de l’artificière en chef du PSG pèse lourd dans le bilan des Bleues avec 16 buts en 15 matches, tous démarrés comme titulaire. La jeune Française a participé au festival offensif contre l’Italie en entame d’Euro, avec un pion en plus dans sa collection.

Incontestablement, son absence pour le reste du tournoi sera une grosse perte, même si l’équipe possède d’autres cartouches.

Sa doublure au poste d’avant-centre, Ouleymata Sarr (26 ans), n’était pas forcément attendue dans la liste des vingt-trois joueuses retenues pour l’Euro. Jeudi, elle a gâché plusieurs munitions après avoir remplacé Katoto au pied levé.

" +Ouley+ s’est battue, elle a fait des courses, elle a eu des occasions, elle a manqué de justesse mais ce n’est pas préjudiciable pour l’équipe. Elle s’est battue, elle y a mis du cœur et pour nous c’est important ", a commenté Diacre à propos de l’attaquante du Paris FC.