Ici. À Beyrouth.
Sur cette même ligne du temps bariolée de vert, de rouge et de blanc.
Ici. À Beyrouth.
Face au ciel longtemps mitraillé.
Le seul à pouvoir détenir cette «vérité» encore… «masquée» ayant emporté anges, martyrs et résistants.
Ici. À Beyrouth.
Là où la mer, instrumentalisée face au littoral terrorisé, reste l’objet d’une corruption incontrôlée.
Ici. À Beyrouth. Depuis 730 jours.
Là où des milliers de Libanais tentent encore de sauver leur droit à la justice, sous le regard «captagoné» d’acteurs internationaux simplement «préoccupés» par les matrices d’un droit international illégalement dynamité.
Ici. À Beyrouth. Mais aussi ailleurs.
Dans les coulisses d’une oligarchie internationale.
Là où les mots «crime», «occupation» et «corruption» deviennent, dans la plus grande indifférence, synonymes... d’«accident».
Mais ici, peut-être bien plus qu’ailleurs.
À l’heure où nous assistons à une guerre au «Rhésus» meurtrier dont tant de cargaisons ont déjà meurtri la paix, nos silos de blé essaient encore de résister.
Et d’illustrer, sur 50 mètres de hauteur, le chaos international sonnant le glas de la corruption du droit pénal international.
Depuis le 4 août 2020, ils témoignent officiellement de l’injustice, flagrante, de magnitude 3,3, subie il y a deux ans par notre peuple.
C’était il a y 730 jours.
730 jours. C’est le temps qu’il aura fallu pour rendre l’injustice traitée de manière mineure par la communauté internationale, l’illustration majeure de l’impunité généralisée qui menace désormais l’humanité à égalité.
730 jours. C’est aussi le temps qu’il aura fallu à l’Occident pour réaliser que le destin du Liban, du Mali, du Burkina Faso, du Venezuela, du Soudan, de l’Afghanistan, de la Somalie, du Yémen et, aujourd’hui, de l’Ukraine gravite dans le ground zero juridique illustré par nos silos désormais «classés» monuments de l’historique injustice que nous subissons.
Alors que les nombreux appels à une «enquête indépendante et impartiale» résonnent depuis les grandes capitales dans le vide de notre triangle libanais des Bermudes, les résultats de cette «quête» nationale de justice, largement dépendante de la partialité de ses détracteurs, reste officiellement entre les mains d’un seul juge.
Un seul homme. Malgré 34 actions en justice intentées contre lui. Pour enquêter sur l’une des plus grandes explosions non nucléaires de l’histoire contemporaine. Une explosion qui continue de souffler, depuis 730 jours, l’espoir de condamner ceux qui minent, progressivement et en toute transparence, la capacité de l’État libanais à renforcer ses institutions et son armée. À protéger ses citoyens. Du péril et de l’exil.
730 jours d’impunité.
Pendant lesquels l’autorité de l’État libanais, celle du Conseil de sécurité et celle des grandes puissances occidentales nous semblent elles aussi avoir été… «diluées».
730 jours d’impunité.
Pendant lesquels la «censure libre» du Grand Liban a permis aux «droits» de «certains peuples» de «disposer» des autres.
730 jours de blocages, de rétention d’images et d’informations, de menaces et d’intimidation.
Pour peut-être mieux faire taire ce qui risque bien d’être… la vérité la plus explosive de l’histoire contemporaine.
Mais dans les ruelles de Beyrouth et à travers le monde, les victimes du 4 août, toutes habitées par la foi salvatrice de nos trois grandes religions monothéistes, ont déjà réalisé que dans notre système confessionnel, seule une justice extra territoriale de droit divin, intrinsèquement affranchie de toutes sortes d’obstructions, pourra «effectivement» condamner «tous, c’est-à-dire tous» ceux qui ont blessé et déplacé Beyrouth et son peuple.
Il y a quelques semaines, en marchant sur l’avenue des Français, entre Achrafieh et Hamra, à quelques kilomètres de frontières maritimes «gazées» sur 860 km2 par un nombre croissant de détracteurs de la sécurité internationale, il me semblait que notre ligne verte était désormais devenue le fil rouge de l’histoire du Liban.
Une histoire que personne ne pourra jamais effacer même si la liberté de l’énoncer et de la consigner ne tient plus qu’à un fil.
Cette histoire, depuis 730 jours, est celle du peuple libanais.
Trois générations qui subissent, au-delà du vide juridictionnel international, les défis d’un seuil de pauvreté injustement imposé. Une pauvreté illégalement orchestrée.
Trois générations qui continuent d’entendre le Liban rugir, seul, dans l’obscurité de ses nuits: «je ne suis pas à vendre».
Trois générations qui, face aux faiblesses des infrastructures administratives, sanitaires, financières et judiciaires, ont choisi, depuis 730 jours, de protéger, dignement et honnêtement, ceux qui ont été placés sous leur responsabilité.
Pour refuser la mendicité auprès de nations désunies et le désespoir qui ne cesse de les menacer, au nom d’une souveraineté politiquement «correcte».
Pour rappeler à la communauté internationale son obligation juridique et morale de soutenir l’application immédiate, concrète et effective, de l’arsenal juridique créé, développé et mis en œuvre depuis sept décennies pour «préserver les générations futures du fléau de la guerre».
Afin de pouvoir rendre justice, en toute transparence, liberté et indépendance, aux victimes de l’une des plus grandes injustices de l’histoire contemporaine.
Une faute morale et historique qui continue de blesser massivement et silencieusement au-delà du hangar numéro 12.
Ici. À Beyrouth.
Depuis 730 jours.
Christelle Kairouz
Ancienne fonctionnaire du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (Conseil des droits de l’homme; Opérations de maintien de la paix; Commission d’enquête internationale sur le Darfour )
Sur cette même ligne du temps bariolée de vert, de rouge et de blanc.
Ici. À Beyrouth.
Face au ciel longtemps mitraillé.
Le seul à pouvoir détenir cette «vérité» encore… «masquée» ayant emporté anges, martyrs et résistants.
Ici. À Beyrouth.
Là où la mer, instrumentalisée face au littoral terrorisé, reste l’objet d’une corruption incontrôlée.
Ici. À Beyrouth. Depuis 730 jours.
Là où des milliers de Libanais tentent encore de sauver leur droit à la justice, sous le regard «captagoné» d’acteurs internationaux simplement «préoccupés» par les matrices d’un droit international illégalement dynamité.
Ici. À Beyrouth. Mais aussi ailleurs.
Dans les coulisses d’une oligarchie internationale.
Là où les mots «crime», «occupation» et «corruption» deviennent, dans la plus grande indifférence, synonymes... d’«accident».
Mais ici, peut-être bien plus qu’ailleurs.
À l’heure où nous assistons à une guerre au «Rhésus» meurtrier dont tant de cargaisons ont déjà meurtri la paix, nos silos de blé essaient encore de résister.
Et d’illustrer, sur 50 mètres de hauteur, le chaos international sonnant le glas de la corruption du droit pénal international.
Depuis le 4 août 2020, ils témoignent officiellement de l’injustice, flagrante, de magnitude 3,3, subie il y a deux ans par notre peuple.
C’était il a y 730 jours.
730 jours. C’est le temps qu’il aura fallu pour rendre l’injustice traitée de manière mineure par la communauté internationale, l’illustration majeure de l’impunité généralisée qui menace désormais l’humanité à égalité.
730 jours. C’est aussi le temps qu’il aura fallu à l’Occident pour réaliser que le destin du Liban, du Mali, du Burkina Faso, du Venezuela, du Soudan, de l’Afghanistan, de la Somalie, du Yémen et, aujourd’hui, de l’Ukraine gravite dans le ground zero juridique illustré par nos silos désormais «classés» monuments de l’historique injustice que nous subissons.
Alors que les nombreux appels à une «enquête indépendante et impartiale» résonnent depuis les grandes capitales dans le vide de notre triangle libanais des Bermudes, les résultats de cette «quête» nationale de justice, largement dépendante de la partialité de ses détracteurs, reste officiellement entre les mains d’un seul juge.
Un seul homme. Malgré 34 actions en justice intentées contre lui. Pour enquêter sur l’une des plus grandes explosions non nucléaires de l’histoire contemporaine. Une explosion qui continue de souffler, depuis 730 jours, l’espoir de condamner ceux qui minent, progressivement et en toute transparence, la capacité de l’État libanais à renforcer ses institutions et son armée. À protéger ses citoyens. Du péril et de l’exil.
730 jours d’impunité.
Pendant lesquels l’autorité de l’État libanais, celle du Conseil de sécurité et celle des grandes puissances occidentales nous semblent elles aussi avoir été… «diluées».
730 jours d’impunité.
Pendant lesquels la «censure libre» du Grand Liban a permis aux «droits» de «certains peuples» de «disposer» des autres.
730 jours de blocages, de rétention d’images et d’informations, de menaces et d’intimidation.
Pour peut-être mieux faire taire ce qui risque bien d’être… la vérité la plus explosive de l’histoire contemporaine.
Mais dans les ruelles de Beyrouth et à travers le monde, les victimes du 4 août, toutes habitées par la foi salvatrice de nos trois grandes religions monothéistes, ont déjà réalisé que dans notre système confessionnel, seule une justice extra territoriale de droit divin, intrinsèquement affranchie de toutes sortes d’obstructions, pourra «effectivement» condamner «tous, c’est-à-dire tous» ceux qui ont blessé et déplacé Beyrouth et son peuple.
Il y a quelques semaines, en marchant sur l’avenue des Français, entre Achrafieh et Hamra, à quelques kilomètres de frontières maritimes «gazées» sur 860 km2 par un nombre croissant de détracteurs de la sécurité internationale, il me semblait que notre ligne verte était désormais devenue le fil rouge de l’histoire du Liban.
Une histoire que personne ne pourra jamais effacer même si la liberté de l’énoncer et de la consigner ne tient plus qu’à un fil.
Cette histoire, depuis 730 jours, est celle du peuple libanais.
Trois générations qui subissent, au-delà du vide juridictionnel international, les défis d’un seuil de pauvreté injustement imposé. Une pauvreté illégalement orchestrée.
Trois générations qui continuent d’entendre le Liban rugir, seul, dans l’obscurité de ses nuits: «je ne suis pas à vendre».
Trois générations qui, face aux faiblesses des infrastructures administratives, sanitaires, financières et judiciaires, ont choisi, depuis 730 jours, de protéger, dignement et honnêtement, ceux qui ont été placés sous leur responsabilité.
Pour refuser la mendicité auprès de nations désunies et le désespoir qui ne cesse de les menacer, au nom d’une souveraineté politiquement «correcte».
Pour rappeler à la communauté internationale son obligation juridique et morale de soutenir l’application immédiate, concrète et effective, de l’arsenal juridique créé, développé et mis en œuvre depuis sept décennies pour «préserver les générations futures du fléau de la guerre».
Afin de pouvoir rendre justice, en toute transparence, liberté et indépendance, aux victimes de l’une des plus grandes injustices de l’histoire contemporaine.
Une faute morale et historique qui continue de blesser massivement et silencieusement au-delà du hangar numéro 12.
Ici. À Beyrouth.
Depuis 730 jours.
Christelle Kairouz
Ancienne fonctionnaire du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (Conseil des droits de l’homme; Opérations de maintien de la paix; Commission d’enquête internationale sur le Darfour )
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