Les tentatives européennes pour amasser des réserves suffisantes étant pour l'instant peu concluantes, le prix du gaz continue sa hausse qui semble inarrêtable. L'hiver risque d'être très froid dans le vieux continent.
Le prix européen du gaz poursuivait sa hausse inexorable vendredi, dopé par la fermeture "pour maintenance" de Nord Stream par le géant russe Gazprom pour plusieurs jours et par la difficulté de l'Union européenne à amasser des réserves suffisantes pour pouvoir se passer des exportations russes pendant l'hiver sans créer de pénurie.
Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, s'échangeait pour 249,00 euros le mégawattheure (MWh) vers 11H50 GMT (13H50 à Paris), un niveau qui n'a plus été observé en séance depuis les premières journées extrêmement volatiles de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Jeudi, il a même fini à un plus haut historique en clôture, à 241 euros le mégawattheure. C'est encore loin toutefois du sommet historique en séance atteint le 7 mars à 345 euros.
Si Gazprom a affirmé que les livraisons de gaz allaient reprendre après un arrêt du 31 août au 2 septembre, le marché reste nerveux: l'Union européenne accuse Moscou d'utiliser le gaz comme moyen de pression dans le cadre de son invasion de l'Ukraine.
L'Allemagne risque la pénurie
Le régulateur allemand de l'énergie a signalé jeudi que le pays risque de manquer son objectif de remplissage de ses réservoirs fixé par le gouvernement d'Olaf Scholz.
Le chef du régulateur Klaus Müller a averti que des pénuries étaient à attendre dans certaines régions durant l'hiver, et qu'il ne s'agissait "pas d'un hiver, mais d'au moins deux, et le deuxième hiver pourrait être encore plus difficile".
Les prix du gaz flambent en Europe, et cela ne risque pas de s'arranger (AFP)
L'Europe tente dans la douleur de se sevrer du gaz russe, dont l'Allemagne est particulièrement dépendante, et que Moscou utilise comme un moyen de pression dans le cadre de son invasion de l'Ukraine.
En Allemagne, à partir du 1er octobre, les importateurs pourront prélever 2,4 centimes de plus par kilowattheure (KWh) de gaz auprès des entreprises et des particuliers.
Même si le gouvernement a promis de l'amortir pour les plus modestes, "le choc sur la facture d'octobre devrait mener à une réduction de la demande des ménages", commentent les analystes de Deutsche Bank.
Des conditions climatiques peu propices
L’électricité suit pour sa part mécaniquement l’évolution des cours du gaz, car le marché est calé sur le coût des centrales à gaz (et à charbon) appelées à la rescousse pour assurer l’équilibre du système.
Les prix ont été tirés "par de faibles niveaux de vent (pour l’éolien) ainsi que des coûts élevés pour l’électricité au charbon et au gaz", ont souligné les analystes de Rystad Energy.
Dans le même temps, un été particulièrement chaud a limité la production d'électricité: la canicule affecte les systèmes de refroidissement des centrales nucléaires et la sécheresse empêche les barges d'apporter le charbon jusqu'aux centrales allemandes.
Or, la vague de chaleur stimule la consommation d'électricité pour la climatisation et la ventilation, limitant la baisse habituelle des mois estivaux.
L’électricité pour livraison l’année prochaine en Allemagne a dépassé pour la première fois les 500 euros le MWh ces derniers jours, contre un peu plus de 300 euros début juillet.
"Ceci pourrait être la plus grande crise énergétique de l'Europe depuis au moins une génération", prévient John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Le pétrole en baisse
Moins dépendants du marché européen, les prix du pétrole flanchaient vendredi -2,07% à 94,59 dollars pour la référence européenne, le Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, et -1,99% à 88,72 dollars pour le West Texas Intermediate (WTI) américain qui arrive à échéance en septembre.
"Il y a énormément de raisons de parier sur une baisse, mais les acteurs du marché semblaient les avoir oubliées depuis deux séances", commente Stephen Brennock, analyste chez PVM.
Il souligne que les volumes sont particulièrement peu étoffés cet été, ce qui favorise une volatilité accrue des prix et pousse l'analyste à donner peu de crédit au rebond entamé mercredi après une baisse surprise des stocks américains.
"Une récession mondiale qui détruirait la demande reste la principale inquiétude, avec des données peu encourageantes venues de la zone euro et de Chine", ajoute-t-il.
Vendredi, la vigueur du dollar, dopé par la perspective d'un durcissement de la politique monétaire aux États-Unis, pesait également sur le pétrole.
Comme le billet vert est la devise de référence du marché pétrolier, sa hausse pèse sur le pouvoir d'achats des investisseurs qui utilisent d'autres devises.
Avec AFP
Le prix européen du gaz poursuivait sa hausse inexorable vendredi, dopé par la fermeture "pour maintenance" de Nord Stream par le géant russe Gazprom pour plusieurs jours et par la difficulté de l'Union européenne à amasser des réserves suffisantes pour pouvoir se passer des exportations russes pendant l'hiver sans créer de pénurie.
Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, s'échangeait pour 249,00 euros le mégawattheure (MWh) vers 11H50 GMT (13H50 à Paris), un niveau qui n'a plus été observé en séance depuis les premières journées extrêmement volatiles de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Jeudi, il a même fini à un plus haut historique en clôture, à 241 euros le mégawattheure. C'est encore loin toutefois du sommet historique en séance atteint le 7 mars à 345 euros.
Si Gazprom a affirmé que les livraisons de gaz allaient reprendre après un arrêt du 31 août au 2 septembre, le marché reste nerveux: l'Union européenne accuse Moscou d'utiliser le gaz comme moyen de pression dans le cadre de son invasion de l'Ukraine.
L'Allemagne risque la pénurie
Le régulateur allemand de l'énergie a signalé jeudi que le pays risque de manquer son objectif de remplissage de ses réservoirs fixé par le gouvernement d'Olaf Scholz.
Le chef du régulateur Klaus Müller a averti que des pénuries étaient à attendre dans certaines régions durant l'hiver, et qu'il ne s'agissait "pas d'un hiver, mais d'au moins deux, et le deuxième hiver pourrait être encore plus difficile".
Les prix du gaz flambent en Europe, et cela ne risque pas de s'arranger (AFP)
L'Europe tente dans la douleur de se sevrer du gaz russe, dont l'Allemagne est particulièrement dépendante, et que Moscou utilise comme un moyen de pression dans le cadre de son invasion de l'Ukraine.
En Allemagne, à partir du 1er octobre, les importateurs pourront prélever 2,4 centimes de plus par kilowattheure (KWh) de gaz auprès des entreprises et des particuliers.
Même si le gouvernement a promis de l'amortir pour les plus modestes, "le choc sur la facture d'octobre devrait mener à une réduction de la demande des ménages", commentent les analystes de Deutsche Bank.
Des conditions climatiques peu propices
L’électricité suit pour sa part mécaniquement l’évolution des cours du gaz, car le marché est calé sur le coût des centrales à gaz (et à charbon) appelées à la rescousse pour assurer l’équilibre du système.
Les prix ont été tirés "par de faibles niveaux de vent (pour l’éolien) ainsi que des coûts élevés pour l’électricité au charbon et au gaz", ont souligné les analystes de Rystad Energy.
Dans le même temps, un été particulièrement chaud a limité la production d'électricité: la canicule affecte les systèmes de refroidissement des centrales nucléaires et la sécheresse empêche les barges d'apporter le charbon jusqu'aux centrales allemandes.
Or, la vague de chaleur stimule la consommation d'électricité pour la climatisation et la ventilation, limitant la baisse habituelle des mois estivaux.
L’électricité pour livraison l’année prochaine en Allemagne a dépassé pour la première fois les 500 euros le MWh ces derniers jours, contre un peu plus de 300 euros début juillet.
"Ceci pourrait être la plus grande crise énergétique de l'Europe depuis au moins une génération", prévient John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Le pétrole en baisse
Moins dépendants du marché européen, les prix du pétrole flanchaient vendredi -2,07% à 94,59 dollars pour la référence européenne, le Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, et -1,99% à 88,72 dollars pour le West Texas Intermediate (WTI) américain qui arrive à échéance en septembre.
"Il y a énormément de raisons de parier sur une baisse, mais les acteurs du marché semblaient les avoir oubliées depuis deux séances", commente Stephen Brennock, analyste chez PVM.
Il souligne que les volumes sont particulièrement peu étoffés cet été, ce qui favorise une volatilité accrue des prix et pousse l'analyste à donner peu de crédit au rebond entamé mercredi après une baisse surprise des stocks américains.
"Une récession mondiale qui détruirait la demande reste la principale inquiétude, avec des données peu encourageantes venues de la zone euro et de Chine", ajoute-t-il.
Vendredi, la vigueur du dollar, dopé par la perspective d'un durcissement de la politique monétaire aux États-Unis, pesait également sur le pétrole.
Comme le billet vert est la devise de référence du marché pétrolier, sa hausse pèse sur le pouvoir d'achats des investisseurs qui utilisent d'autres devises.
Avec AFP
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