Le mutisme des officiels iraniens suite à la mort de la reine Elisabeth II, ainsi que l'hostilité de nombreux Iraniens n'ont rien d'étonnant. À Téhéran, l'image de la monarchie britannique reste liée au soutien considérable de Londres au Shah d'Iran, ainsi qu'au coup d'État mené par les services secrets américains et britanniques contre le Premier ministre nationaliste Mohammed Mossadegh en 1953.
Pour beaucoup d'Iraniens, l'image de la reine Elisabeth II est liée à celle du Shah Mohamed Reza Pahlavi, que le Royaume-Uni soutenait. (AFP)
Silence radio en Iran après le décès d'Elizabeth II. Sa disparition a fait seulement l'objet de commentaires parmi la population. Alors que beaucoup de jeunes avouaient ignorer tout de la reine d'Angleterre, d'autres affichaient leur hostilité, accusant son pays d'avoir soutenu le régime du chah. La télévision d'État s'est bornée au strict minimum en annonçant brièvement et sans emphase sa mort et diffusant quelques photos et vidéos d'archives.
"J'ai vu la nouvelle de sa mort sur Instagram. Je n'ai rien ressenti et franchement, je m'en fiche", confie à l'AFP Haniyeh, une étudiante.
Alors que les télévisions du monde entier ont bouleversé leurs programmes pour annoncer le décès de la monarque, Faraz, vendeur sur le marché de Tajrich dans le nord huppé de la capitale, assure n'en avoir jamais entendu parler. "Je n'ai pas la télévision (...) je ne la connais pas", dit ce jeune en servant un client.
Si les Iraniens s'intéressent beaucoup à la politique intérieure et internationale, la plupart en revanche restent indifférents aux familles royales depuis la Révolution islamique de 1979 qui a mis à bas la monarchie. "Je ne la connaissais pas et je me fiche de sa mort", indique à l'AFP Faezeh, une infirmière de 26 ans.
Pourtant, la reine Elisabeth s'est rendue dans leur pays. En 1961, accompagnée de la dernière impératrice Farah Diba, femme du chah Mohammad Reza Pahlavi, elle a visité notamment Ispahan, Chiraz et Persépolis (centre).
Son fils, le prince Charles, aujourd'hui roi, est venu lui aussi en 2004 pour une mission humanitaire après le terrible tremblement de terre qui a causé des dizaines de milliers de morts à Bam, dans le sud-est du pays.
Les relations entre le Royaume-Uni et l'Iran ont toujours été complexes. L'Iran a été envahi en 1941 par les forces britanniques et soviétiques pour sécuriser les champs pétroliers britanniques à Abadan (ouest).
Le prince Charles est venu en 2004 en Iran pour une mission humanitaire après le terrible tremblement de terre qui a causé des dizaines de milliers de morts à Bam, dans le sud-est du pays. (AFP)
Durant cette période, le chah Reza Pahlavi, jugé coupable de trop de sympathie avec l’Axe, fut déposé et remplacé sur le trône par son jeune fils Mohammad Reza Pahlavi.
Mais ce qui est resté gravé dans la mémoire de beaucoup d'Iraniens, c'est le renversement en août 1953 par les services secrets britanniques et américains du Premier ministre Mohammad Mossadegh qui avait nationalisé l'industrie pétrolière. "La reine Elizabeth II a été l'un des concepteurs du coup d'État qui a renversé le gouvernement du Dr Mossadegh", assure sur Twitter l'internaute Helma.
"Ne faites pas de la reine d'Angleterre une sainte. Aider le régime baasiste en Irak dans la guerre contre l'Iran (1980-1988), le coup d'État contre Mossadegh, le meurtre de la princesse Diana, l'aide apportée aux États-Unis dans l'attaque en 2001 et 2003 contre l'Irak et l'Afghanistan, les meurtres contre le peuple d'Irlande du Nord figurent parmi ses crimes", accuse sur Twitter Majid.
Le premier ministre Mohammad Mossadegh, qui avait nationalisé l'industrie pétrolière, avait été renversé en 1953 par les services secrets britanniques et américains, un évènement qui marque jusqu'à aujourd'hui l'opinion iranienne concernant la monarchie britannique. (AFP)
Dans un livre récent, "The Secret Royals", Richard J. Aldrich et Rory Cormac assurent que la reine ne portait pas dans son cœur le chah, "ennuyeux", et et qu'elle "détestait sa compagnie". Elle en aurait pourtant voulu au gouvernement britannique pour l'avoir "laissé tomber" après sa fuite d'Iran.
La reine, qui s'est éteinte jeudi, a cependant trouvé grâce auprès des partisans de Mohamad Khatami, président de la République islamique de 1997 à 2005. Le compte Instagram "@Khatamy", avec près d'un million de followers, a ainsi partagé des photos de la reine ainsi que celles du prince Charles avec M. Khatami.
Ce dernier avait notamment dit "apprécier les Anglais" pour "avoir instauré la démocratie chez eux".
Avec AFP
Pour beaucoup d'Iraniens, l'image de la reine Elisabeth II est liée à celle du Shah Mohamed Reza Pahlavi, que le Royaume-Uni soutenait. (AFP)
Silence radio en Iran après le décès d'Elizabeth II. Sa disparition a fait seulement l'objet de commentaires parmi la population. Alors que beaucoup de jeunes avouaient ignorer tout de la reine d'Angleterre, d'autres affichaient leur hostilité, accusant son pays d'avoir soutenu le régime du chah. La télévision d'État s'est bornée au strict minimum en annonçant brièvement et sans emphase sa mort et diffusant quelques photos et vidéos d'archives.
"J'ai vu la nouvelle de sa mort sur Instagram. Je n'ai rien ressenti et franchement, je m'en fiche", confie à l'AFP Haniyeh, une étudiante.
Alors que les télévisions du monde entier ont bouleversé leurs programmes pour annoncer le décès de la monarque, Faraz, vendeur sur le marché de Tajrich dans le nord huppé de la capitale, assure n'en avoir jamais entendu parler. "Je n'ai pas la télévision (...) je ne la connais pas", dit ce jeune en servant un client.
Si les Iraniens s'intéressent beaucoup à la politique intérieure et internationale, la plupart en revanche restent indifférents aux familles royales depuis la Révolution islamique de 1979 qui a mis à bas la monarchie. "Je ne la connaissais pas et je me fiche de sa mort", indique à l'AFP Faezeh, une infirmière de 26 ans.
Pourtant, la reine Elisabeth s'est rendue dans leur pays. En 1961, accompagnée de la dernière impératrice Farah Diba, femme du chah Mohammad Reza Pahlavi, elle a visité notamment Ispahan, Chiraz et Persépolis (centre).
Son fils, le prince Charles, aujourd'hui roi, est venu lui aussi en 2004 pour une mission humanitaire après le terrible tremblement de terre qui a causé des dizaines de milliers de morts à Bam, dans le sud-est du pays.
Les relations entre le Royaume-Uni et l'Iran ont toujours été complexes. L'Iran a été envahi en 1941 par les forces britanniques et soviétiques pour sécuriser les champs pétroliers britanniques à Abadan (ouest).
De nombreuses ingérences politiques
Le prince Charles est venu en 2004 en Iran pour une mission humanitaire après le terrible tremblement de terre qui a causé des dizaines de milliers de morts à Bam, dans le sud-est du pays. (AFP)
Durant cette période, le chah Reza Pahlavi, jugé coupable de trop de sympathie avec l’Axe, fut déposé et remplacé sur le trône par son jeune fils Mohammad Reza Pahlavi.
Mais ce qui est resté gravé dans la mémoire de beaucoup d'Iraniens, c'est le renversement en août 1953 par les services secrets britanniques et américains du Premier ministre Mohammad Mossadegh qui avait nationalisé l'industrie pétrolière. "La reine Elizabeth II a été l'un des concepteurs du coup d'État qui a renversé le gouvernement du Dr Mossadegh", assure sur Twitter l'internaute Helma.
"Ne faites pas de la reine d'Angleterre une sainte. Aider le régime baasiste en Irak dans la guerre contre l'Iran (1980-1988), le coup d'État contre Mossadegh, le meurtre de la princesse Diana, l'aide apportée aux États-Unis dans l'attaque en 2001 et 2003 contre l'Irak et l'Afghanistan, les meurtres contre le peuple d'Irlande du Nord figurent parmi ses crimes", accuse sur Twitter Majid.
Le premier ministre Mohammad Mossadegh, qui avait nationalisé l'industrie pétrolière, avait été renversé en 1953 par les services secrets britanniques et américains, un évènement qui marque jusqu'à aujourd'hui l'opinion iranienne concernant la monarchie britannique. (AFP)
Dans un livre récent, "The Secret Royals", Richard J. Aldrich et Rory Cormac assurent que la reine ne portait pas dans son cœur le chah, "ennuyeux", et et qu'elle "détestait sa compagnie". Elle en aurait pourtant voulu au gouvernement britannique pour l'avoir "laissé tomber" après sa fuite d'Iran.
La reine, qui s'est éteinte jeudi, a cependant trouvé grâce auprès des partisans de Mohamad Khatami, président de la République islamique de 1997 à 2005. Le compte Instagram "@Khatamy", avec près d'un million de followers, a ainsi partagé des photos de la reine ainsi que celles du prince Charles avec M. Khatami.
Ce dernier avait notamment dit "apprécier les Anglais" pour "avoir instauré la démocratie chez eux".
Avec AFP
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