A l'ONU, la Russie sous le feu des critiques
Les dirigeants occidentaux n'ont pas épargné la Russie dans leurs discours à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité de l'ONU, accusant le pays de crimes de guerre en Ukraine et de violation des principes de la Charte des Nations Unies. De même, le dossier iranien a été évoqué, et il est à présent composé de deux volets : l'accord sur le nucléaire, et les manifestations de masse ayant lieu actuellement dans le pays.

Le président Biden a annoncé mercredi une aide de 2,9 milliards de dollars pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans le monde, qui s'ajoute à une somme de 6,9 milliards de dollars déjà promise cette année par Washington. (AFP)

 

 

Les présidents ukrainien et américain ont tiré à boulets rouges mercredi à l'ONU sur la Russie qui devrait se défendre jeudi lors d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité axée sur la lutte contre l'"impunité" des crimes commis en Ukraine.

"Un crime a été commis contre l'Ukraine et nous réclamons un juste châtiment", a martelé le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo diffusé lors de l'Assemblée générale de l'ONU grâce à une autorisation spéciale des États membres.

"Châtiment pour avoir essayé de voler notre territoire, châtiment pour les meurtres de milliers de personnes, châtiment pour la torture et l'humiliation des femmes et des hommes", a-t-il ajouté, répétant encore et encore ce mot de "châtiment".

Vêtu de son habituel T-shirt kaki, le leader ukrainien a aussi réclamé la mise en place d'un tribunal spécial et d'un fonds de compensation pour les victimes, et a appelé l'ONU à priver la Russie de son droit de véto au Conseil de sécurité.

"Nous sommes prêts pour la paix. Mais une paix honnête et juste", a-t-il ajouté, listant les ingrédients de sa "recette" pour la paix, du "châtiment" à la restauration de l'intégrité territoriale en passant par des "garanties de sécurité".

"Le monde est de notre côté", a-t-il affirmé lors de ce discours de plus de 20 minutes, accueilli par les applaudissements de nombreux délégués, pour certains debout dans la salle à New York.

Quelques heures plus tôt, à la tribune, Joe Biden a lui aussi attaqué frontalement la Russie qui a annoncé la mobilisation de centaines de milliers de réservistes et brandi la menace d'un recours à l'arme nucléaire. "Cette guerre anéantit le droit de l'Ukraine à exister, tout simplement".

La Russie "a violé de manière éhontée les principes de la Charte des Nations unies" en s'emparant de parties du territoire de son voisin, a-t-il fustigé.

L'UE, qui a également dénoncé "avec force l'escalade de la Russie", examine de son côté de nouvelles sanctions contre Moscou, a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à l'issue d'une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères à New York mercredi soir.
Une crise alimentaire mondiale 

Le leader ukrainien a réclamé la mise en place d'un tribunal spécial et d'un fonds de compensation pour les victimes, et a appelé l'ONU à priver la Russie de son droit de véto au Conseil de sécurité. (AFP)

 

 


Alors que les pays du Sud s'agacent de plus en plus du fait que les Occidentaux se focalisent sur l'Ukraine malgré les multiples crises subies par l'humanité partout sur la planète, le président américain a tendu la main aux pays en développement.

Il a notamment annoncé mercredi une nouvelle aide de 2,9 milliards de dollars pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans le monde, qui s'ajoute à une somme de 6,9 milliards de dollars déjà promise cette année par Washington.

"Dans n'importe quel pays du monde, quelles que soient les raisons de nos divisions, quand les parents ne peuvent pas nourrir leurs enfants, rien d'autre ne compte, rien", a-t-il insisté.

Américains, Européens et Africains s'étaient engagés mardi dans une déclaration commune à agir "avec urgence, ampleur et de concert pour répondre aux besoins alimentaires urgents de centaines de millions de personnes à travers le monde".

Joe Biden s'est d'autre part dit favorable à une réforme majeure du Conseil de sécurité en augmentant le nombre de membres permanents et non permanents.
Les femmes en Iran au cœur de l'agenda

Le dossier nucléaire iranien et les manifestations qui se multiplient en Iran après la mort d'une jeune femme détenue par la police des mœurs ont réussi à se frayer un chemin aussi jusqu'à New York. (AFP)

 

 

Ouvrant une nouvelle journée encore une fois dominée par l'Ukraine, le Conseil de sécurité se réunira jeudi au niveau des ministres des Affaires étrangères pour évoquer l'"impunité des crimes" qui y sont commis, a expliqué la Française Catherine Colonna qui présidera la réunion.

Son homologue russe Sergueï Lavrov, qui mène la délégation de Moscou à l'ONU en l'absence de Vladimir Poutine, devrait être présent pour répondre aux flots de critiques. Le procureur de la Cour pénale internationale doit également s'exprimer.

Le dossier nucléaire iranien et les manifestations qui se multiplient en Iran après la mort d'une jeune femme détenue par la police des mœurs ont réussi à se frayer un chemin aussi jusqu'à New York.

"Les dirigeants iraniens devraient remarquer que la population est mécontente avec la direction qu'ils ont prise. Ils peuvent prendre un autre chemin", a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie britannique James Cleverly.

Le président iranien Ebrahim Raïssi s'est défendu à la tribune, accusant l'Occident d'avoir "deux poids, deux mesures" concernant les droits des femmes.

Il a également assuré que son pays "ne cherchait pas à construire ou à obtenir des armes nucléaires", et douté de la sincérité du gouvernement américain de relancer l'accord de 2015 qui était censé garantir que la République islamique ne puisse pas se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions sur son économie.

"Nous ne permettrons pas à l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire", a répondu Joe Biden, estimant qu'il était "impossible de gagner une guerre nucléaire" et qu'il ne fallait "pas la mener".

Avec AFP
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