Geagea: Pour un président qui sache prendre des décisions
"Il est nécessaire que le prochain président de la République soit une personne qui sache prendre des décisions de façon claire et de manière indépendante, capable d’opérer des changements radicaux", a déclaré le chef des Forces libanaises Samir Geagea lundi soir lors d’un entretien télévisé sur la chaîne libanaise LBCI.

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a déclaré lundi soir vouloir à tout prix "unifier l’opposition au sein de la Chambre avant la tenue de l’élection présidentielle", lors d’un entretien accordé à la chaîne télévisée libanaise LBCI.

Le leader de Meerab a en effet insisté sur ce point, expliquant que seule cette stratégie pourra permettre l’élection d’un président non-aligné au camp du 8 Mars et sauver le pays de la crise politique et économique qu’il traverse.

L’élection présidentielle

"L’échéance présidentielle est d’une importance capitale", a indiqué M. Geagea. "Il est nécessaire que le prochain président de la République soit une personne qui sache prendre des décisions de façon claire et de manière indépendante, capable d’opérer des changements radicaux. Le chef de l’État ne doit certainement pas être complaisant vis-à-vis des différentes factions politiques, c’est pourquoi il doit être versé dans la politique et ne pas être un technocrate", a-t-il martelé. Et à M. Geagea de préciser : "Il semblerait que le commandant-en-chef de l’armée Joseph Aoun ait des chances d’être élu président. Nous ne nous opposerions pas à cette éventualité, bien que nous préfèrerions un candidat politique".

Interrogé sur l’ambition chef du parti Marada Sleiman Frangieh à succéder à Michel Aoun, le chef des FL a maintenu que "bien que l’ancien député et ministre tente d’être perçu comme étant un candidat d’entente nationale, il demeure toutefois un allié du Hezbollah".

Dans ce même contexte, le leader FL est resté de marbre face aux sollicitations du présentateur, qui tentait d’obtenir le nom d’un candidat qui serait soutenu par les Forces libanaises. Cependant, Samir Geagea a su tirer profit de la situation en clarifiant aux Libanais qu’il ne se portera pas candidat à la magistrature suprême,"car l’intérêt personnel ne devrait pas primer dans les circonstances actuelles", faisant allusion au chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, réputé pour recourir à n’importe quel moyen pour arriver à ses fins.


L’accord de Meerab

Répondant aux critiques l’accusant d’avoir facilité à Michel Aoun l’accès au palais de Baabda par le biais de l’accord de Meerab (conclu en février 2016), M. Geagea a souligné que "ce document d’entente entre les FL et le CPL comportait dix points consacrés à la mise en œuvre de politiques publiques, qui ont été entièrement bafoués par le président sortant pour faire bonne figure auprès du Hezbollah".

La formation d’un nouveau gouvernement

"Il est temps est d’élire un président, et non pas former de gouvernement à 40 jours de la fin du mandat de Michel Aoun", a lancé M. Geagea. "Entre la formation du prochain Cabinet qui prendra au moins deux semaines, puis l’élaboration du communiqué ministériel qui nécessitera deux autres semaines, et enfin les deux semaines qu’il faudra au Parlement pour lui accorder sa confiance, voilà le mandat de Michel Aoun achevé", a-t-il déploré. "La priorité est à l’élection présidentielle", a-t-il réitéré. "Qu’il y ait un gouvernement ou pas, la situation restera similaire à celle que nous vivons aujourd’hui, car même si des changements auront lieu au niveau de la formation, ils n’auront aucun effet, a affirmé le leader chrétien". Et d’ajouter : "Gebran Bassil est responsable de l’absence d’un nouveau gouvernement, puisqu’il exerce des pressions sur le Premier ministre afin d’obtenir le tiers de blocage et imposer des nominations proches de son camp".

Se penchant sur la relation du Liban avec les pays du Golfe, Samir Geagea a confirmé que "l’Arabie saoudite n’aidera pas le Liban si le prochain président de la République ne répond pas à leurs critères et est accusé de corruption".

Concernant les négociations sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël, le chef des FL a assuré que "la signature de l’accord aura lieu, bien qu’elles ne soient en aucun cas un prélude à la normalisation des relations avec Israël. Ce sont deux choses complètement distinctes", a-t-il conclu.
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