Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. ©(Photo par Yuki IWAMURA / AFP)
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde mardi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, contre la "catastrophe" humanitaire que provoquerait dans les territoires occupés une loi interdisant l'activité de l'agence pour les Palestiniens, l'Unrwa.
À l'occasion du premier anniversaire du début du conflit armé dans la bande de Gaza – au lendemain de l'attaque sans précédent du groupe islamiste Hamas contre Israël – le secrétaire général, qui a des relations exécrables avec l'État hébreu, a taclé aussi la "conduite erronée" de la guerre dans le territoire palestinien ravagé depuis un an.
Dans une déclaration à la presse, à la porte du Conseil de sécurité paralysé sur le Proche-Orient, M. Guterres a annoncé avoir "écrit directement au Premier ministre Netanyahou pour exprimer une inquiétude profonde sur un projet de loi qui pourrait empêcher l'Unrwa de poursuivre son travail essentiel dans les Territoires palestiniens occupés".
"Une telle mesure étoufferait les efforts pour soulager les souffrances humaines et apaiser les tensions à Gaza et dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés", selon le chef de l'ONU. "Ce serait une catastrophe" qui s'ajouterait à "ce qui est déjà un désastre complet".
"En termes opérationnels, (le projet de) législation (israélienne) infligerait un coup terrible à la réponse humanitaire internationale à Gaza", a prédit M. Guterres, pour qui "l'Unrwa est plus que jamais indispensable et irremplaçable".
Le patron de l'ONU réagissait à un projet de deux textes de loi approuvé dimanche par la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement israélien, qui aurait pour but de mettre fin à l'activité et au statut de l'Unrwa en Israël.
Cette agence pour les réfugiés palestiniens est accusée par l'État hébreu d'employer des "terroristes" à Gaza. Neuf personnes "pourraient avoir été impliquées" dans les attaques du 7 octobre, selon une enquête de l'ONU en août, alors que 13.000 y travaillent et que 223 ont perdu la vie depuis un an.
Antonio Guterres, qui appelle inlassablement à un cessez-le-feu à Gaza et maintenant au Liban pour éviter une "guerre totale", vient d'être déclaré "persona non grata" par Israël, qui l'accuse d'être "un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes, les violeurs et les assassins".
Dénonçant les déplacements sans fin des populations à Gaza, le chef de l'ONU a pointé "quelque chose de fondamentalement erroné dans la manière dont cette guerre est conduite" à Gaza, où "aucun endroit n'est sûr" et où "personne n'est en sécurité".
Coutumier des formules choc, l'ancien Premier ministre socialiste portugais de 75 ans a conclu que "le Moyen-Orient était un baril de poudre devant lequel de nombreux protagonistes tenaient une allumette".
Avec AFP
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