Pour la première fois depuis des décennies, Israël célèbre à partir de vendredi soir la fête de Kippour, jour le plus important du calendrier juif, cette année à l'ombre de la guerre.
Yom Kippour, ou jour du Grand Pardon, est le seul jour de l'année durant lequel le pays s'arrête. Pendant 25 heures, de vendredi au coucher du soleil jusqu'à dimanche à la tombée de la nuit, les frontières, les aéroports et la plupart des commerces seront fermés, et les transports publics seront à l'arrêt.
Seuls les hôpitaux, les services de secours et les forces de sécurité restent en activité. Les soldats israéliens engagés au front dans la bande de Gaza et dans le sud du Liban continueront leurs activités sans changement.
En Israël, bien qu'aucune loi ne l'interdise, quasiment aucune voiture ne circule, ce qui permet chaque année à de nombreux enfants et cyclistes d'envahir les routes, y compris les autoroutes.
Traditionnellement, c'est également le jour de la plus grande affluence dans les synagogues et une grande majorité de juifs, y compris de nombreux non-pratiquants, observent un jeûne d'une journée.
Casques bleus
Israël a expliqué vendredi avoir tiré en direction d'une "menace" près d'une position de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) dans le sud du Liban où son armée mène une vaste offensive aérienne et terrestre contre le Hezbollah, allié du Hamas palestinien.
"Deux Casques bleus sri-lankais ont été blessés", après deux soldats indonésiens la veille, a rapporté la Finul qui a fait état d'explosions pour la deuxième fois en 48 heures.
Le Hezbollah a appelé vendredi les Israéliens à s'éloigner des sites militaires dans des zones résidentielles du nord du pays. "L'armée de l'ennemi israélien se sert des maisons (...) comme centres de rassemblement pour ses officiers et soldats" dans plusieurs régions du nord d'Israël et "dispose de bases militaires" dans les principales villes du nord comme "Haïfa, Tibériade, Acre" notamment, a déclaré le groupe pro-iranien.
Alors qu'Israël célèbre l'importante fête juive de Kippour, les sirènes d'alerte antiaérienne ont retenti dans la nuit de vendredi à samedi dans au moins cinq localités du nord du pays, selon l'armée israélienne.
À Gaza, des tirs et des explosions ont retenti dans le quartier Al-Zeitoun, de la ville de Gaza, selon un journaliste de l'AFP.
"Inacceptable"
Joe Biden a joint sa voix vendredi aux nombreuses critiques internationales contre les tirs contre les soldats de la Finul. À la question "Demandez-vous à Israël d'arrêter de frapper les forces de maintien de la paix de l'ONU?", le président américain a répondu: "Absolument, tout à fait".
Le président français Emmanuel Macron a jugé "tout à fait inacceptable" que les Casques bleus soient "visés délibérément par les forces armées israéliennes" et prévenu que la France "ne tolérera pas" de nouveaux tirs, lors d'un sommet à Chypre des dirigeants des pays méditerranéens de l'UE.
Il a en outre estimé que "cesser les exportations d'armes" utilisées à Gaza et au Liban était "l'unique levier" pour mettre fin aux conflits qui y font rage.
Les dix pays membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ont exprimé leur "profonde inquiétude" après ces attaques et "souligné que toute attaque délibérée contre les forces de maintien de la paix est une grave violation du droit humanitaire international".
Le Premier ministre irlandais Simon Harris a exhorté samedi Israël à tenir compte des "préoccupations de la communauté internationale" et à "cesser" les tirs contre les soldats de la paix de l'ONU dans le sud du Liban.
Avec AFP
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