Pour Netanyahou et les autres, tout cela c'est de l'hébreu!
©Ici Beyrouth

En 24 heures, les choses au Liban se sont accélérées. Mais pas dans les mêmes sens. Parfois même dans des directions opposées! La tour de Babel existe bien...

Le Premier ministre libanais s’est voulu rassurant: "Nous avons des garanties américaines pour la réduction des frappes sur Beyrouth." Les Américains eux-mêmes se sont émus de l’intensité des bombardements sur la capitale libanaise et ont annoncé avoir demandé à Israël de se contrôler. Du coup, les Libanais, scotchés devant leurs écrans de télévision, sur leurs portables, s’échangeant la moindre information, se sont pris à espérer. Un cessez-le-feu serait même en discussion à l’ONU. Allez! On retourne au travail et à l’école.

Mais, manifestement, tout le monde ne parle pas la même langue. Le Premier ministre israélien ne l’entend pas de cette oreille. Après quelques jours de calme relatif, de nouveaux raids ont eu lieu, ce mercredi, sur la banlieue sud de Beyrouth. D’ailleurs, pendant que Libanais et Américains parlaient de pressions et de garanties, monsieur Netanyahou affirmait que son armée frapperait partout. Y compris à Beyrouth. Il semble qu’il y ait un réel problème de communication et d’interprétation entre tous ces gens. Un traducteur universel est demandé d’urgence au Proche-Orient.

Il apparaît que rien, ni personne, n’ait la moindre prise sur Tel-Aviv.

En pendant parfait à cette intransigeance, il y a la même constante dans la position du Hezbollah. Son secrétaire général adjoint aurait pu s’éviter la peine d’un nouveau discours. Une litanie de phrases répétées de semaine en semaine. En l’occurrence: tout va bien sur le terrain, la victoire est certaine, il n’y a aucun vide à la tête de l’organisation, les Israéliens vont avoir de nouveaux réfugiés sur les bras, les 1,2 million de déplacés libanais font partie des sacrifices, et le Liban et Gaza ont un destin lié.

Voilà, Israël et le Hezbollah sont sur deux lignes parallèles qui ne se recoupent par définition jamais.

Et les garanties dans tout ça? Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Concrètement, les deux principaux acteurs de la guerre continuent à vouloir en découdre.

Sur le terrain, le centre névralgique est devenu l’aéroport de Beyrouth. Le Liban, sans rien demander, s’est transformé en un "pays clochard". Les amis inondent le pays ravagé, en matériel humanitaire et médical. Qu’ils en soient remerciés. Vraiment. Même si en temps normal, le Liban est le plus avancé dans la région en termes de compétences médicales. Mais la brillante unicité des fronts l’a transformé en mendiant. Cela a l’avantage d’occuper les dirigeants du pays, débordés par l’allocation des dons, à défaut de trouver une solution politique pour sortir le peuple de l’enfer.

Alors, il y a "amis" et "amis". Ceux, notamment les pays du Golfe, qui mettent en place un pont aérien d’aides matérielles. Et il y a ceux qui se jettent à corps perdu dans "l’assistance psychologique". C’est le cas de l’Iran. Pas une boîte de Panadol n’est venue de Téhéran. En revanche, sautillant entres les cartons d’aide humanitaire de pays qui ont une réelle empathie pour le Liban, des émissaires, ministres… iraniens, se relayent sans relâche à Beyrouth. Leur message: nous sommes fiers de vous. Continuez le combat. Nous sommes à fond derrière vous, notre soutien est total, surtout ne vous arrêtez pas en si bon chemin…

Encore merci pour tout, pourraient leur dire les Libanais en posant une petite et timide question: concrètement, vous les Iraniens, vous en êtes où? Vos négociations secrètes se déroulent-elles bien? Nous espérons que le vacarme des bombes et du sang ne perturbe pas trop vos plans.

En tout cas, avec ce que vous avez fait pour Gaza et maintenant le Liban, jamais nous ne pourrons vous témoigner notre reconnaissance entière. Si d’ici la fin de vos petits arrangements avec les Israéliens, le Liban n’existe plus, priez pour nous à Al-Qods. Ah! Oui, la ville n’a pas le même nom dans toutes les langues. Décidément…

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