Dans un Liban sous le feu, les primes d’assurance contre les risques de guerre enregistrent des pics historiques. Les réassureurs ajustent les prix des primes en temps réel, réagissant instantanément aux évolutions de l’intensité des combats sur le terrain. Ce qui est valable peut ne plus l'être quelques heures plus tard. C’est la cohue.
Le renouvellement des polices d'assurance contre les risques de guerre au Liban ne coule pas de source. Il est souvent compliqué de les prolonger, et parfois le réassureur refuse catégoriquement, estimant que les risques sont à un niveau insoutenable, explique un assureur sous couvert d'anonymat à Ici Beyrouth. Selon lui, il n'existe pas de référence pour évaluer la prime de risque, le prix des primes étant estimé au cas par cas.
Pendant la guerre à Gaza, les prix des primes étaient acceptables. Cependant, ils se sont envolés depuis quelques semaines avec l’ouverture du front sud du Liban par le Hezbollah.
Répondant à la question de savoir qui indemnise le client en cas de sinistre, un autre professionnel du secteur explique que, même si le réassureur ne paie pas, l'assureur reste pleinement responsable de ses engagements envers l'assuré, puisque c'est avec lui qu'il a signé le contrat. L'assuré, de son côté, n'a aucun lien contractuel direct avec le réassureur.
Risque de guerre et assurance maladie
Les actes médicaux liés à la guerre sont couverts par la police d'assurance santé standard, à condition que l'assuré ne soit ni un combattant ni impliqué directement dans les hostilités.
En vertu d'une décision gouvernementale, le ministère de la Santé prend en charge, en principe, les frais médicaux des personnes blessées lors d'actes de guerre.
Les primes d'assurance ont augmenté de manière significative, passant de trois ou quatre dollars à sept, huit ou même neuf dollars en réponse à l'escalade des hostilités.
Concernant les polices d'assurance-vie, les réassureurs adoptent une position ferme: aucune couverture des pertes humaines. Ils ont cessé de proposer de nouvelles assurances vie pendant la guerre, mais celles souscrites avant le début des hostilités demeurent valides jusqu'à leur échéance.
Assurance maritime
La demande pour la police d'assurance responsabilité civile contre les risques de guerre (War Risk Liability Insurance), qui constitue l'une des principales couvertures pour les professionnels du transport maritime (transitaires, armateurs, affréteurs, etc.), ainsi que pour les industriels et les sociétés de négoce, reste élevée. Toutefois, les conditions d'émission se sont durcies.
Si la marchandise n’est pas chargée sur le navire, la police d'assurance responsabilité civile contre les risques de guerre est automatiquement résiliée de manière unilatérale. Une nouvelle police sera alors émise, accompagnée d'une prime plus élevée et de conditions plus strictes.
Cette catégorie de police d'assurance protège les exploitants, les pertes directes d’actifs (les marchandises), ainsi que les conséquences légales (responsabilité) des actions de ses actifs dans un contexte de guerre, rappelle-t-on.
Évidemment, le dernier mot revient aux réassureurs dans l'établissement des conditions régissant l'émission d'une police d'assurance.
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