Mikati: Les propos de Ghalibaf constituent une ingérence scandaleuse dans les affaires libanaises
Mikati dénonce les propos de Mohammad Ghalibaf ©Al-Markaziya

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a réagi aux propos du président du Parlement iranien, Mohammad Ghalibaf, en exprimant sa surprise face à ce qu'il considère comme une “ingérence scandaleuse dans les affaires libanaises”.

M. Ghalibaf avait déclaré jeudi dans une interview accordée au Figaro, alors qu'il se trouvait à Genève, que Téhéran serait prêt à discuter avec la France de l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.

“Nous croyons que l'Iran serait prêt à engager des négociations concrètes sur les mesures à prendre pour mettre en œuvre la résolution 1701 avec la France, qui agirait en tant qu'État médiateur entre le 'parti' (le Hezbollah) et Israël”, précise le responsable iranien.

Dans son interview accordée au quotidien français, M. Ghalibaf poursuit: “Nous voyons une lueur d'espoir au bout du tunnel, une lueur qui montre que l'Iran est prêt à négocier avec la France, l'État qui traditionnellement protège le Liban, sur les conditions tangibles pour l'application de la résolution 1701 des Nations unies."

“Nous sommes surpris par cette déclaration, qui constitue une ingérence flagrante dans les affaires libanaises et une tentative d'établir une tutelle inacceptable sur le Liban”, a martelé M.


Mikati. À cela, il a ajouté: “Nous avions informé le ministère iranien des Affaires étrangères et le président du Conseil de la Choura lors de leurs récentes visites au Liban de la nécessité de tenir compte de la situation au Liban, d'autant plus que le pays est soumis à une agression israélienne sans précédent, et que nous travaillons avec tous les pays amis, y compris la France, pour faire pression sur Israël afin de parvenir à un cessez-le-feu.”

Et d’insister: “Les négociations pour la mise en œuvre de la résolution onusienne sont menées par l’État libanais”, avant de conclure: “Chacun est tenu de soutenir le pays dans ce sens, sans chercher à imposer de nouvelles tutelles que l’on rejette fermement au nom de la souveraineté.”

Mikati a chargé le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, de convoquer le chargé d’Affaires iranien au Liban.

Jusqu'à récemment, Mohammad Ghalibaf, 63 ans, président du Parlement iranien, n'était pas connu à l'échelle internationale, mais l'ancien pilote de guerre pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988) et ancien maire de Téhéran (2005-2017) a attiré l'attention des libanais le 12 octobre. Il a atterri son avion lui-même sur la piste de l'aéroport international de Beyrouth et s'est dirigé vers la banlieue sud pour y inspecter les dégâts.

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