L'Iran a rejeté, lundi, les accusations du Premier ministre, Najib Mikati, selon lesquelles la République islamique s'ingérerait dans les affaires intérieures du Liban, après des propos du président du Parlement iranien, Mohammad Ghalibaf, au Figaro.
"L'Iran n'a jamais eu l'intention de s'immiscer dans les affaires intérieures du Liban et n'a jamais agi de la sorte", a affirmé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, lors de son point de presse hebdomadaire.
"Nous discutons avec tout pays proposant une initiative pour mettre fin aux crimes et à l'agression contre le Liban, ainsi qu'au génocide à Gaza", a-t-il ajouté, évoquant un "malentendu" concernant les propos attribués, selon lui, à Mohammad Ghalibaf.
"L’Iran considère que les démarches visant à mettre fin au génocide sioniste contre Gaza et le Liban est un devoir humanitaire, moral et islamique", a-t-il tenté de défendre, en soulignant que "Téhéran poursuivra ses consultations pour que cette guerre cesse et salue tous les efforts menés à cette fin".
Esmaeil Baghaei a par ailleurs estimé que "le meilleur processus devant mener à un règlement politique au Liban reste un dialogue interlibanais" que le Hezbollah et son allié chiite, Amal, posent comme condition sine qua non pour l’élection d’un nouveau chef de l’État.
Jeudi, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s’était indigné des propos que le président du Parlement iranien avait tenus dans le cadre d’un entretien accordé au Figaro et avait demandé au ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, de convoquer le chargé d’affaires iranien afin de lui transmettre les protestations libanaises.
"Nous sommes surpris par cette position, qui constitue une ingérence flagrante dans les affaires libanaises et une tentative d'établir une tutelle que nous rejetons sur le Liban", avait réagi M. Mikati.
C'est la première fois que ce dernier, qui entretient de bonnes relations avec le Hezbollah, représenté au sein du gouvernement, adopte une telle position.
Mohammad Ghalibaf avait déclaré au Figaro que Téhéran était prêt à s’engager dans des pourparlers avec Paris pour une mise en application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, laquelle implique le retrait du Hezbollah jusqu’au nord du Litani et le déploiement de l’armée, aux côtés de la Finul, dans la partie méridionale du pays.
Depuis que le Hezbollah a été décapité, à coups de raids israéliens qui ont tué pratiquement tous les membres de son commandement, les officiels iraniens ont multiplié les visites au Liban, ainsi que les déclarations encourageant cette formation à poursuivre sa guerre avec Israël qui, selon Ghalibaf, "multiplie les pertes sur le terrain".
L'Iran a parallèlement intensifié ses efforts diplomatiques avec une série de visites de son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dans la région pour promouvoir un cessez-le-feu au Liban et à Gaza. Ce dernier doit sous peu se rendre au royaume de Bahreïn et au Koweït, a annoncé son porte-parole.
"Nous nous réjouissons que tous les pays de la région, tout comme nous, aient atteint ce niveau de maturité où la protection de la paix dans la région est un devoir commun", a déclaré M. Baghaei à propos de ces visites.
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