Plus de 11.500 artistes, dont des musiciens et des acteurs célèbres, s'unissent contre l'utilisation non autorisée de leurs œuvres par l'intelligence artificielle. À travers une pétition, ils dénoncent les menaces que cela représente pour leurs droits et leur subsistance.
Plus de 11.500 artistes, parmi lesquels se trouvent des figures particulièrement connues tels que Thom Yorke de Radiohead, Björn Ulvaeus d'ABBA et l’actrice oscarisée Julianne Moore, ont signé une pétition publiée mardi. Cette initiative vise à alerter le public sur l'utilisation croissante de leurs œuvres pour alimenter les algorithmes d'intelligence artificielle (IA). La pétition, qui demeure ouverte aux signatures, dénonce l'usage non autorisé des créations artistiques pour entraîner des IA génératives. Les signataires affirment que cette pratique constitue une “menace majeure et injuste” pour les moyens de subsistance des artistes, précisant que ces abus ne devraient pas être tolérés. L'engagement collectif des artistes souligne l'urgence de protéger leurs droits face à une technologie en pleine expansion.
Cinéma et musique
Dans l'industrie du cinéma, l'IA a également pris une place croissante, avec des studios qui ont commencé à l'utiliser pour des projets controversés, tels que la résurrection numérique de vedettes décédées ou la génération d'images de figurants dans des scènes d'action. Des acteurs américains, dont Julianne Moore, Kevin Bacon et Sean Astin - célèbre pour son rôle de Sam Gamegie dans Le Seigneur des Anneaux - ont apporté leur soutien à cette pétition, exprimant leur inquiétude quant aux dérives potentielles de ces pratiques.
Les domaines de la musique et de la littérature ne sont pas épargnés. La technologie d'IA générative permet de créer des morceaux de musique et des récits sur simple demande, suscitant une inquiétude croissante parmi les artistes. Ed Newton-Rex, compositeur et ancien employé du secteur de l'IA, a lancé cette pétition. Selon lui, des entreprises exploitent des contenus protégés par des droits d'auteur sans rémunérer les artistes, ce qu'il qualifie de procédé “déshumanisant”.
Vol systématique
En plus des figures de la musique comme Jason Kay (Jamiroquai), Max Richter et Robert Smith (The Cure), de nombreux romanciers de renom ont signé la pétition. Parmi eux, le lauréat du prix Nobel de littérature Kazuo Ishiguro, ainsi que les auteurs à succès Harlan Coben, Madeline Miller et James Patterson. Ce débat n'est pas nouveau. L'année dernière, des écrivains tels que John Grisham, Jodi Picoult et George R.R. Martin avaient déjà intenté une action en justice contre OpenAI, accusant la société de “vol systématique à grande échelle” de leurs œuvres.
Sur le plan législatif, plusieurs célébrités d'Hollywood, dont Pedro Pascal, Jane Fonda et Mark Hamill, ont récemment soutenu une loi visant à réguler l'utilisation de l'IA en Californie. Cependant, cette initiative a été bloquée par le gouverneur Gavin Newsom, illustrant les défis politiques entourant cette question.
Parallèlement, certaines stars choisissent de collaborer avec des entreprises technologiques. Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a annoncé la semaine dernière un partenariat avec l'acteur Casey Affleck et le studio Blumhouse pour tester un logiciel de génération de films basé sur l'IA. Cette dualité de réaction, entre résistance et coopération, reflète les tensions actuelles entre la créativité artistique et l'évolution technologique.
Avec AFP
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